(1410) Habitée dès le néolithique, la région fut occupée, à partir du Ier millénaire par des Bantous. L'Angola doit son nom à la dynastie N Gola, qui régnait sur le royaume de N Dongo, lié au puissant royaume du Congo.
En 1482, le navigateur portugais, Diogo Cão, aborde pour la première fois sur la côte de la future Luanda.
Dès 1484, les Portugais établissent des comptoirs commerciaux le long des côtes. Mais ce n'est qu'en 1575 qu'ils fondent São Paulo de Luanda, qui devient leur principal centre commercial et militaire. Assaillis par le royaume de N Dongo, ils vont s'efforcer de le soumettre, tâche qui leur demande près d'un siècle.
Au début du XVIIe siècle, les Portugais, qui se sont aventurés plus au sud, fondent Benguela. Les Hollandais convoitent Luanda, qu'ils prennent en 1641; elle revient dès 1648 aux colons portugais. Jusqu'au XIXe siècle, l'Angola reste un centre actif de la traite des Noirs à destination des plantations du Nordeste brésilien.
La colonisation de l'intérieur
L'abolition de l'esclavage entraîne un changement de politique d'occupation des Portugais, qui décident de coloniser l'intérieur. La découverte de mines de diamants est une aubaine pour les colons, qui n'exploitent pas plus avant les autres richesses du sous-sol. La colonisation de l'intérieur continue au début du XXe siècle. L'Angola voit naître des mouvements nationalistes dès 1929, très vite étouffés. Ils ne vont réellement prendre de l'ampleur qu'à partir des années 1950, au moment où un vent d'indépendance souffle sur l'Afrique. Mais c'est surtout la décision du gouvernement portugais d'intégrer l'Angola comme «province portugaise d'outre-mer», en 1955, qui déclenche les hostilités.
La guerre pour l'indépendance
La résistance s'organise avec la fondation du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) en décembre 1956 par Agostinho Neto. Elle aboutit, en janvier 1961, au soulèvement de Luanda, qui contraint les Portugais à envoyer 60.000 hommes sur le territoire. L'année 1961 marque le début d'une longue lutte pour l'indépendance, où le Portugal engloutit, au plus fort de la guerre, les deux tiers de son budget, et où l'Angola connaît une répression très dure. En 1962 est créé le Front national de libération de l'Angola (FNLA) par Holden Roberto, à partir de l'Union des populations de l'Angola (fondée en 1954); en 1966, Jonas Savimbi crée l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), mouvement dissident du FNLA. À la suite de la révolution des œillets intervenue au Portugal en avril 1974, Lisbonne tente de mettre sur pied un gouvernement angolais englobant les trois partis majoritaires (MPLA, FNLA, UNITA). L'Angola détient son indépendance en novembre 1975. Mais les trois partis, profondément antagonistes, s'opposent violemment. Le MPLA prend le contrôle de Luanda en juillet 1975, tandis que le FNLA occupe le nord du pays. Toutefois, le MPLA, soutenu par l'URSS et Cuba, finit par triompher, et son dirigeant Agostinho Neto devient le premier président angolais. Le FNLA et l'UNITA forment aussitôt un gouvernement opposé, dont Neto triomphe, en février 1976, grâce à l'aide militaire cubaine. Le FNLA disparaît de la scène politique au profit de l'UNITA, qui a trouvé de l'aide auprès de l'Afrique du Sud, peu favorable à l'installation d'un régime marxiste à ses portes, et des États-Unis.
La république populaire Reconnu internationalement, le régime d'Agostinho Neto tente de réorganiser le pays en s'inspirant du modèle soviétique et en s'appuyant sur les ressources économiques (pétrole, diamants). En fait, celles-ci sont absorbées par les opérations militaires destinées en grande partie à réduire la guérilla menée par l'UNITA dans le sud du pays. En 1977, la répression sanglante de l'aile populiste du MPLA, incarnée par Nito Alves, scelle la rupture entre le gouvernement et sa base populaire luandaise. L'Angola connaît un marasme économique dû au départ des Portugais, qui représentaient la majorité des cadres et des chefs d'entreprise, et à cette instabilité politique.
Les distorsions économiques s'accentuent dans les années 1980. Parallèlement, l'insécurité créée par les actions armées de l'UNITA et la destruction des infrastructures entraînent une paupérisation des zones rurales.
Les accords de paix
La lutte armée continue jusqu'aux années 1990 sans qu'une solution politique aboutisse. L'accord signé à New York, en décembre 1988, entre l'Afrique du Sud, l'Angola et Cuba prévoyait le départ des troupes cubaines, l'indépendance de la Namibie et la fermeture des bases militaires de l'African National Congress (ANC) en Angola. Dans un second temps, et tout en maintenant une aide économique à l'UNITA, Washington tente de promouvoir un règlement politique à la crise. En juin 1989, José Eduardo Dos Santos et Jonas Savimbi effectuent une spectaculaire réconciliation, suivie aussitôt d'une intensification des combats. Cependant, la loi de mars 1991 sur le multipartisme constitue une étape clé vers l'ouverture de négociations entre les principaux belligérants. En mai 1991, le président Dos Santos et le chef de l'UNITA signent des accords de paix à Estoril comprenant un calendrier de cessez-le-feu, la réduction des forces armées et la tenue d'élections pluralistes en septembre 1992. Ces dernières, favorables au MPLA, sont immédiatement contestées par l'UNITA; la lutte armée reprend. En 1994, le président Dos Santos et Jonas Savimbi signent un nouvel accord de paix (accords de Lusaka), censé mettre un terme à vingt ans d'une guerre civile qui a fait plus de 500.000 morts; ces accords prévoient une participation de l'UNITA au pouvoir et à l'administration du pays, à la condition d'une démilitarisation préalable, et une intervention de l'Organisation des Nations unies (ONU) plus importante dans le processus de pacification. Néanmoins, il faut une forte pression internationale pour imposer l'arrêt – provisoire – des combats. Le 28 février 1998, conformément aux accords de Lusaka, l'UNITA proclame sa démilitarisation totale et obtient, peu après, sa reconnaissance officielle de parti politique. Cependant, face à la reprise des combats, le Conseil de sécurité des Nations unies décide de nouvelles sanctions contre les rebelles angolais, incluant notamment le gel des avoirs des dirigeants du mouvement et la mise en place d'un embargo sur leurs ventes de diamants; en août 1998, répondant à l'appel de Laurent-Désiré Kabila, l'Angola envoie des troupes en République démocratique du Congo pour soutenir le régime menacé par la rébellion tutsie dans le Kasaï; il ne paraît pas improbable que ces troupes servent également à prendre à revers les rebelles de l'UNITA, repliés sur leurs bases arrière au Katanga. En 1999, la détérioration de la situation contraint le Conseil de sécurité des Nations unies à ordonner le retrait de la MONUA à l'expiration de son mandat, le 26 février. Alors que les combats reprennent, le président Dos Santos annonce qu'il cumulera dorénavant les pouvoirs de chef de l'État, de chef du gouvernement et de commandant en chef des forces armées, comme la Constitution lui en confère le droit.
Au début de l'année 2002, l'espoir de voir relancé le processus de paix civile semble se dessiner avec la mort de Jonas Savimbi, tué lors d'un accrochage avec l'armée régulière. C'est ainsi qu'un protocole d'accord en vue de l'instauration d'une paix définitive est signé le 4 avril entre l'armée gouvernementale et les forces de l'UNITA.
État et institutions La Constitution, adoptée en novembre 1975, a été amendée en octobre 1976, puis en septembre 1980. Elle définit l'État comme une république populaire. L'Assemblée nationale populaire regroupe 290 membres. José Eduardo Dos Santos est président de la République depuis 1979. La souveraineté de l'État est contestée dans l'enclave de Cabinda par plusieurs mouvements séparatistes, dont le Front de libération de l'enclave de Cabinda (FLEC).
Société et culture La société est profondément affectée par la crise politico-économique qui la ronge. Les contrastes sont de plus en plus marqués entre une minorité qui accapare les biens et une majorité qui tente de survivre après 20 ans de guerre civile. Par ailleurs, la corruption au sommet de l'État et de l'armée accompagne l'antagonisme du MPLA et de l'UNITA, qui pourrait se traduire par une utilisation politique du chaos et des affrontements sociaux très violents.
Après 20 ans de guerre civile, les conditions sanitaires ne cessent de se dégrader. Le système hospitalier public ne peut répondre aux besoins d'une population démunie qui ne peut s'offrir des soins ou des médicaments. Par conséquent, la mortalité infantile, l'une des plus fortes de l'Afrique sud-tropicale après le Mozambique et le Malawi, reste très élevée: 124 ‰ (1997) contre 137 % (1990).
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