Le Bénin, qui s'est converti en 1993 à l'économie de marché, subit la crise économique structurelle qui frappe l'ensemble du continent, mais la dévaluation du franc CFA (1994) lui permet de résister à la contrebande menée à grande échelle par son puissant voisin, le Nigeria.
Agriculture au Benin
L'agriculture béninoise, qui fournit 37 % du PNB et occupe directement 57 % des actifs, est la priorité de l'ajustement structurel lancé en 1989. Le pays est autosuffisant, mais les cultures d'exportation sont sur le déclin, sauf le coton. Les principales cultures sont le maïs (25 % des terres cultivées), le manioc (7 %) et le sorgho (7 %). Selon la FAO, la production alimentaire par tête a augmenté de 1,9 % l'an de 1979 à 1993 et les récoltes sont en forte croissance depuis 1988. Avec 491.000 tonnes de maïs, cultivé en association avec le coton dans le Nord, et près de 2,5 millions de tonnes d'igname et de manioc, le Bénin peut couvrir ses besoins et il approvisionne aussi le Nigeria. L'élevage, pratiqué dans le Nord, ne couvre pas tous les besoins du pays. Les cultures commerciales ont souffert des contrôles de l'ancien régime étatique et de leur retard technique. Les palmeraies industrielles (27.000 ha, 5 huileries) ne sont plus compétitives alors qu'elles fournissaient, avec les palmeraies villageoises du Sud, 90 % des exportations dans les années 1970. L'arachide et le tabac sont marginalisés et seule la production de fibres de coton a connu un fort essor, atteignant 103 millions de tonnes. Un grand programme d'investissements (1989-1994) a favorisé l'hydraulique villageoise, l'aménagement de bas-fonds rizicoles et la maîtrise de l'eau dans le Nord, où l'important cheptel (1,2 millions de bovins) reste mal valorisé.
Mines et industries au Benin
Les activités du secteur minier sont très limitées, bien que le sous-sol du pays soit riche en potentialités. Citons l'or à Perma, le gisement pétrolier off shore de Seme, le marbre d'Idadjo, le calcaire d'Onigbolo, les phosphates de Mekrou, le fer de Loumbou-Loumbou. Le projet de barrage d'Adjarala, en aval de Nangbeto, devrait permettre au Bénin de ne plus importer d'électricité.
Les années du « socialisme scientifique » ont été désastreuses pour les industries (10 % du PIB); les grands projets de l'ancien régime, surdimensionnés, ont échoué et les nationalisations de 1974 se sont révélées inefficaces. Le gouvernement souhaite poursuivre ces privatisations mais il trouve peu de preneurs.
Transports au Benin
Le Bénin dispose d'un réseau routier de 8.435 km et d'un réseau ferroviaire de 578 km. Cotonou est en même temps le principal aéroport (245.000 passagers) et le principal port (1.120.000 t).
Divers
Le pays est devenu dans les 20 dernières années un véritable État-entrepôt dont les ressources parallèles proviennent de la formidable expansion des trafics illicites avec le Nigeria. Ce commerce informel procurerait 40 % du PIB réel et ferait vivre la majorité de la population.