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ECONOMIE - GHANA

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Deuxième producteur mondial de fèves de cacao (340 millions t) derrière la Côte-d'Ivoire, le Ghana est un pays où l'agriculture fournit encore 48 % du PIB contre 16 % à l'industrie et 36 % aux services. A l'indépendance, près d'un Ghanéen sur deux vivait de l'arboriculture cacaoyère, et l'Etat pouvait disposer des revenus procurés par l'or (Tarkwa-Obwasi-Bibiani), le manganèse de Nsuta, les diamants de la vallée du Birim et la bauxite de Sewfi-Bekwai.
 
Pour favoriser l'industrialisation, Nkrumah misa sur les ressources hydrauliques et minières. Il finança les grands projets – barrage d'Akossombo sur la Volta avec le plus grand lac mondial artificiel de retenue (8.500 km2), production d'aluminium –, grâce aux revenus cacaoyers, ponctionnés par un étatisme accru. Aucune diversification des cultures ne fut menée à bien et les citadins furent favorisés par rapport aux planteurs. A la chute de Nkrumah, en 1966, l'arboriculture était sur le déclin et les gouvernements successifs n'ont pu enrayer le recul de la production. En 1981, le Ghana produisait moins de cacao, de riz et de maïs qu'à l'indépendance. A la dérive, le pays était alors sinistré. Seules les activités de pêche maritime, pratiquées hors des eaux territoriales, s'étaient relativement maintenues.
 
Agriculture
La relance de la production agricole est au centre de la nouvelle politique économique menée depuis 1984. L'Economic Recovery Programm (1984-1989) a stimulé la reprise, mais le Ghana est encore tributaire du cacao. Les superficies plantées en cacaoyers (plus d'un million d'hectares) et la production surpassent toutes les autres cultures commerciales, caféiers (moins de 2.000 t/an), palmiers à huile (87.000 t) et, dans le Nord, la production de coton est réduite (10.000 t/an). La libéralisation des prix a stimulé les productions vivrières, surtout le maïs (700.000 t en moyenne) et le manioc (plus de 4.000.000 t). Des programmes de diversification (fruits et légumes du delta de la Volta, riziculture irriguée de bas-fonds par exemple) ont été multipliés.
 
Ressources minières et énergétiques
La nouvelle politique industrielle est concentrée sur les productions minières. Le potentiel ghanéen est important. La teneur des gisements d'or de Tarkwa (exploités par le State Gold Mining Corporation) et d'Obwasi (Ashanti Goldfield) est comparable à celle des sites sud-africains, et les réserves connues de bauxite (520.000.000 t) et de fer (620.000.000 t) constituent des atouts, alors que les placers alluvionnaires de la vallée du Birim permettent de maintenir le rythme actuel de production des diamants pendant 50 ans. Le Ghana n'a que de modestes ressources en hydrocarbures, mais les centrales hydroélectriques d'Akossombo et de Kpong peuvent produire plus de 1 milliard de kWh. Avec l'intensification de la production d'or (26 t), le Ghana tente de diversifier ses exportations: depuis 1994, l'or est le premier produit d'exportation en valeur. Le pays produit de l'aluminium à partir d'alumine importée (l'usine de Tema fournit 175.000 t pour les États-Unis, le Japon et les pays européens), mais sa bauxite (Awaso) est exportée à l'état brut vers l'Ecosse. Pour construire une industrie nationale mieux intégrée, un vaste programme de restructuration a été lancé depuis 1985 avec l'appui de la Banque mondiale (liquidation ou privatisation des entreprises d'État, soutien aux PME locales).
 
Les résultats macro-économiques reposent sur des mesures d'ajustement difficiles (dont les dévaluations successives du cédi) qu'il a fallu accompagner, originalité ghanéenne, d'un programme d'aide aux victimes des réformes (PAMSCAD). Longtemps considéré comme un bon élève du FMI, le Ghana a bénéficié d'une nette amélioration économique entre 1985 et 1993, mais depuis 1994, sa situation financière se détériore.