Etat côtier d'Afrique de l'Ouest, la Guinée a une forme de demi-croissant, limité au nord-ouest par la Guinée-Bissau, au nord par le Sénégal et le Mali, au sud-est par la Côte-d'Ivoire, au sud par le Liberia et la Sierra Leone, à l'ouest par l'océan Atlantique. Son potentiel minier n'en fait pas un pays riche et la sortie du délabrement économique dans lequel l'avait laissé Sékou Touré (1958-1984) s'avère très difficile.
Quatre ensembles naturels composent le territoire national qui s'étend sur 245.860 km2. La plaine côtière et son arrière-pays constituent la basse Guinée, ou Guinée maritime. Le littoral, découpé, précédé d'îles (îles de Loos, de Katral), porte des avancées rocheuses (presqu'île du Kaloum, cap Koundindé ou Verga) qui traversent les vasières et les marais maritimes longeant les grandes rias, estuaires des fleuves venus des hautes terres intérieures, dont le Konkouré. Les plaines côtières sont dominées à l'est par de vigoureux escarpements (tels les monts Benna, 1.124 m) annonçant le massif du Fouta-Djalon. La Guinée maritime a un climat tropical très humide: Coyah reçoit 5.000 mm annuels, Kindia plus de 2.000.
La moyenne Guinée (80.000 km2), qui comprend le Fouta-Djalon, est formée de horsts usés par l'érosion, résultant de mouvements tectoniques tertiaires qui ont cassé le socle surmonté de puissantes assises gréseuses. Celles-ci arment des plateaux étagés et cuirassés (bowé en langue peule), séparés par de profondes vallées. Le massif culmine à 1.538 m au mont Loura. Ces hautes terres de moyenne Guinée reçoivent 1.600 à 2.000 mm annuels, et le massif, où naissent de nombreux cours d'eau, dont la Gambie, le Sénégal-Bafing et des affluents du Niger, comme le Tinkisso, a souvent été qualifié de château d'eau de l'Afrique occidentale.
Le bassin du haut Niger forme la haute Guinée, vaste cuvette de convergence hydrographique où les altitudes des plaines et des bas plateaux savanicoles, parsemés de légères ondulations, dépassent rarement 500 m et où la pluviosité, 1.100 à 1.500 mm annuels, est inférieure à celle du Fouta-Djalon.
La haute Guinée, ou Guinée forestière, au sud-est, est une région de montagnes qui englobe divers massifs de la Dorsale guinéenne, dont le Simandou et le Doro, où le Niger prend sa source, et les monts Nimba, point culminant du pays (1.752 m). Entièrement située au sud du 10e parallèle, la Guinée forestière est très arrosée (1.600 à 2.800 mm annuels), ce qui favorise la forêt ombrophile.
Population
La Guinée est un pays dont la population (estimée à 7,5 millions d'habitants) croît très rapidement. La Guinée comptera 15 millions en 2025.
Une vingtaine d'ethnies forment le peuple guinéen. Cette mosaïque humaine est très inégalement répartie sur le territoire national. La densité moyenne est de 30,5 h./km2, mais on trouve plus de 50 h./km2 sur les hautes terres du Fouta-Djalon et à l'extrême sud-est du pays, alors que la haute Guinée septentrionale et les confins du Mali et du Sénégal portent moins de 20 h./km2. Encore profondément rurale (72 % de la population), la Guinée s'urbanise rapidement, et sa capitale, Conakry, regroupe plus d'un million d'habitants, soit 80 % des citadins du pays. En dehors de la capitale Conakry (1,1 million d'habitants), les villes sont relativement petites: Kankan (89.000 habitants), Kindia (85.000 habitants), Labé (70.000 habitants).
La langue officielle de la Guinée est le français. Les langues parlées appartiennent à deux groupes de la sous-famille nigéro-congolaise: ouest-atlantique (peul, kissi, etc.) et mandé (malinké, susu, kpélé, etc.). Les musulmans (85 %) sont les plus nombreux. On compte 5 % d'adeptes des religions traditionnelles et 1,5 % de chrétiens. Les autres religions totalisent 8,5 % de la population.