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ECONOMIE - KENYA

Tourisme Kenya

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L'indépendance ne marqua pas un tournant brutal dans l'organisation de l'espace. Les nouveaux dirigeants eurent le souci de ne pas «casser» l'instrument que représentaient les exploitations européennes modernisées: le rachat et le lotissement de ces propriétés européennes n'intéressèrent que 420.000 ha de terres, médiocres et mal mises en valeur; quelque 34.000 exploitations y furent créées. Les anciennes «zones blanches» se sont peu à peu africanisées, et la nouvelle bourgeoisie kenyane a racheté des domaines. Les paysans se sont groupés pour en acquérir d'autres, si bien que toutes les fermes de polyculture et une bonne part des plantations sont maintenant africaines. Mais cette emprise n'a pas permis d'atténuer la pression foncière, que ne peut non plus soulager le grignotage des terres pastorales les moins arides, ni même les trop coûteux aménagements hydroagricoles entrepris dans les vallées de la Tana et de la Turkwel.

Agriculture

La politique d'intensification agricole a été, d'un certain point de vue, un succès. Les rendements obtenus par les paysans avoisinent ceux des plantations. Les productions exportables – essentiellement le café, le thé, les fruits et légumes de contre-saison – sont en stagnation. Les productions vivrières – parmi lesquelles le maïs, qui, bien que mal adapté aux irrégularités climatiques, constitue la base de l'alimentation – suivent difficilement la croissance démographique. A cet égard, les Hautes Terres forment aussi une zone de contraste: à l'est, la proximité de Nairobi et le grand nombre de routes permettent de développer, notamment en altitude, les productions laitière et légumière; à l'ouest, en revanche, où la pression démographique est parfois plus forte, les succès sont mitigés et les cultures commerciales se sont moins étendues. Toutefois, beaucoup d'éleveurs, par exemple les Nandis, ont adopté la charrue et développé la culture du maïs hybride. Plus grandes, les fermes céréalières de la Rift Valley sont prospères. La zone entre Naivasha et Nakuru concentre de grandes fermes et la plupart des plantations. Le pays luhya, proche de la frontière ougandaise, est franchement misérable, tandis que le pays luo, défavorisé par une réputation d'opposition au pouvoir, s'est seulement vu proposer des périmètres irrigués pour le coton (tentative qui s'est soldée par un échec) et des plantations sucrières. L'expansion de grandes exploitations consacrées à la production de blé (Narok) ou de légumes (Naivasha) réduit encore les espaces disponibles pour la petite agriculture.

La modernisation de l'agriculture côtière est plus récente. L'arrière-pays de Mombasa forme aujourd?hui un front pionnier où des migrants d'origines diverses tirent profit de l'expansion du marché urbain du port kenyan et des besoins touristiques.

Les régions pastorales sont, dans l'ensemble, les plus délaissées. Certains Massaïs, qui bénéficient de pâturages arrosés (régions de Narok et de Kajiado), ont pu moderniser leur élevage. Dans le Nord, en revanche, l'insécurité croissante rendrait sans doute toute initiative inutile. Une intensification accrue des cultures, combinée à une réforme agraire dans la Rift Valley, permettrait pourtant de satisfaire bien des demandes.

Industrie et services

Le développement industriel, confié aux investisseurs privés après l'indépendance, a pâti de la rareté des matières premières non agricoles – le sel de Magadi est la seule production minérale; le Kenya n'a pas de ressources énergétiques – et de la disparition de la Communauté est-africaine en 1977. Les industries de substitution à l'importation, assez bien développées, se concentrent autour de Nairobi et de Mombasa. Le secteur secondaire n'assure que 20 % du PIB.

Le Kenya développe une très importante activité de services. Le tourisme, première source de rentrée de devises, est centré sur Nairobi et les parcs naturels, que l'affluence des visiteurs et le braconnage ont dégradés, cependant que Mombasa et la côte attirent elles aussi une large part des flux touristiques. Le Kenya a, par ailleurs, bénéficié des infrastructures remontant à la période coloniale, de son excellente desserte aérienne et de sa réputation de pays stable tourné vers l'Occident pour attirer les sièges régionaux des grandes firmes et des organismes internationaux. Le réseau commercial kenyan, encore largement aux mains des Asiatiques, déborde sur la Tanzanie, l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, tant pour les transactions légales que pour la contrebande.