Limitrophe de l'Égypte, du Soudan, du Tchad, du Niger, de l'Algérie et de la Tunisie, ce pays, qui s'étend sur 1.759.540 km² (trois fois la superficie de la France), borde la Méditerranée. Si son milieu physique semble ingrat et inhospitalier, en revanche la richesse de son sous-sol est à l'origine de son récent développement économique.
La Libye occupe, avec l'Algérie, la partie centrale du Sahara. Moins rigide que le reste du grand désert africain, son territoire a ployé lors des submersions qui l'ont couvert d'épaisses assises sédimentaires. Ces séries déchirées en vastes boutonnières ont révélé à de hautes altitudes des affleurements de roches métamorphiques provenant d'une ancienne chaîne africaine altérée par des épanchements volcaniques, comme le Hoggar et le Tibesti. Les eaux circulent dans d'anciennes vallées allant vers les zones de subsidence de la partie septentrionale du pays. À partir du Fezzan se dirige vers le nord le lit fossile d'un fleuve qui s'écoulait du Tibesti au golfe de la Grande Syrte. Ces paléovallées asséchées sont recouvertes par d'immenses zones de cailloux (regs) et de sable (ergs).
Le long du rivage s'étire une étroite plaine littorale, désertique au centre. Au sud de la région côtière de la Cyrénaïque s'étale le Sarir, immense dépression sableuse et pierreuse. Au sud-ouest de la capitale culmine, à moins de 1.000 m d'altitude, le djebel Nefousa, massif qui barre, au sud, la Tripolitaine. Le djebel Akhdar, en Cyrénaïque, surplombe la zone côtière située au nord-est de Benghazi. Les hauts plateaux de la Hamada el-Homra et de Mourzouk s'élèvent entre 600 et 800 m. Le dôme volcanique du djebel el-Haroudj el-Aswad (1.200 m) occupe le centre du pays. À la frontière tchadienne, le Tibesti culmine à 3.376 m.
Population
Avec 620.000 immigrés, la Libye compte 5,5 millions d'habitants, dont 90 % sont répartis dans les baladiyats (circonscriptions administratives) du littoral. Le reste du pays n'est que sporadiquement occupé. La faiblesse de la densité (3,1 h./km2) est donc sans signification. Le taux d'accroissement naturel de la population est resté très élevé (3,4 % par an) grâce au maintien du comportement nataliste (taux de natalité de 44 ‰, indice synthétique de fécondité de 6,4) et à la chute spectaculaire de la mortalité, surtout pour les enfants en bas âge. L'afflux de travailleurs étrangers contribue aussi à l'accroissement global de la population. Le nombre d'immigrés (84.000 en 1970) a culminé en 1985 (800.000), avant de chuter quelque peu ensuite. Ces travailleurs viennent principalement des pays arabes, notamment d'Égypte (25 %) et de Tunisie (20 %).