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ECONOMIE - MALI

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Le renversement du président Traoré a débouché sur le pluralisme politique et le Mali s'est ouvert à l'économie de marché. Le pays, enclavé et handicapé par la sécheresse, est pauvre mais la famine ne sévit pas et il a retrouvé une certaine croissance. Vivant essentiellement d'agriculture et d'élevage, la population se concentre le long du fleuve Niger, axe économique structurant, mais l'importance de la production agricole varie de 25 % en fonction de la pluviométrie. Depuis la réalisation du barrage de Manantali sur le fleuve Sénégal, un redéploiement spatial, motivé par les potentialités hydroélectriques et les possibilités d'irrigation, est envisagé. 
 
Agriculture
 
L'agriculture emploie 82,4 % de la population et intervient pour 45,6 % dans la formation du PIB. En raison des contraintes naturelles, ce secteur connaît de fortes irrégularités de production. Les principales cultures sont le mil (47 % des terres cultivées), le sorgho, le riz, le coton et l'arachide. Le Mali est devenu le premier producteur de coton d'Afrique noire (le second du continent après l'Egypte) avec une production en progression. La culture du coton, pratiquée dans la zone méridionale, emploie plus de 25 % de la population active. Le Mali n'a pas de marché foncier agricole: l'accès aux terres, en dépit du droit étatique moderne, s'accomplit selon la tradition. L'agriculture a fait l'objet d'un recentrage de la politique de l'Etat. Ainsi, la libéralisation du marché des grains (1981) et la privatisation du secteur agricole procèdent d'une volonté de désengagement et de décentralisation; désormais, les paysans se regroupent entre eux pour vendre directement leur production. Le Mali possède l'un des plus importants cheptels du Sahel (18 millions de têtes). Bien qu'il ait souffert de plusieurs années de sécheresse successives, il représente encore le cinquième du PIB, et l'élevage, après les produits cotonniers, fournit le principal des recettes à l'exportation. Les éleveurs sont des nomades peuls et touareg, ces derniers occupant le centre du pays, les premiers se déplaçant plutôt dans le Sud-Ouest, à la frontière guinéenne. Le poisson (notamment le capitaine), pêché en eau douce, est important pour une grande partie de la population. 
 
Les barrages: d'abord un espoir agricole Les trois grands barrages qui ont été édifiés ont donné lieu à de vastes aménagements: Manantali sur le Sénégal, Sélingué et Markala sur le Niger. Le barrage de Markala, qui date de 1934 et draine le canal du Sahel, avait été conçu pour développer la culture du coton, produit dépendant à l'origine des achats du Royaume-Uni. La zone aménagée est peuplée de 60.000 colons répartis sur autant d'hectares. Sur le Niger, un quatrième barrage est en projet, qui se propose la mise en valeur du Liptako-Gourma – région à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina –, la lutte contre la désertification et la réalisation de l'autosuffisance alimentaire. A Bamako, sur le fleuve Niger, un second pont de 770 m devrait être édifié. Le barrage de Manantali, construit pendant les années 1980, intéresse directement les trois pays (Mali, Sénégal, Mauritanie) qui sont regroupés au sein de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Mais le conflit sénégalo-mauritanien, amorcé en 1989, entrave les travaux communs (le fleuve Sénégal fait office de frontière entre les deux pays). 
 
Industrie
 
Le territoire recèle des gisements de bauxite, de fer et de manganèse, mais les conditions d'exploitation sont difficiles du fait de la pénurie d'énergie et de l'enclavement des sites. Le sel, les phosphates, le diamant, le gypse et l'or (5.232 kg) donnent toutefois lieu à des exploitations. La production minière d'or, de sel et de diamants contribue officiellement pour 2 % au PNB et pour 5 % officieusement. 
 
L'ensemble du secteur secondaire emploie moins de 5 % de la population active et produit à peine 10 % du PIB. Il est dominé par l'agro-industrie du coton et le textile, secteurs qui représentent plus de la moitié de l'activité de transformation. Cette dernière, longtemps marquée par la prédominance des entreprises d'Etat, s'est progressivement ouverte aux investisseurs privés. 
 
Services
 
Le secteur tertiaire, qui concerne peu d'emplois, fournit la plus grande part des richesses. La libéralisation des échanges a profité à de nombreux investisseurs et aux petits commerçants. Mais les échanges extérieurs sont largement déficitaires. Le Mali, qui est extrêmement vulnérable aux variations du cours du coton, doit faire face à une dette extérieure suffocante (108 % du PNB). 
 
Le Mali possède un réseau routier de 18.000 km, dont seuls 2.000 km sont bitumés, et la desserte du nord du pays demeure aléatoire. Il dispose également d'un réseau ferroviaire de 646 km : deux lignes de chemin de fer relient le Mali à la mer; à partir de Bamako, l'une conduit à Dakar, l'autre à Abidjan. Le principal aéroport est celui de Bamako-Sénou (265.300 passagers, 6.300 t de fret). Les principaux ports fluviaux sont Bamako et Koulikoro.