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HISTOIRE de l'ALGERIE

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L'Algérie antique

Au long de la préhistoire, une lente suite de migrations forme le complexe ethnique berbère d'où dérive, pour une part essentielle, le peuplement actuel. Au VIe siècle av. J-C, des Phéniciens, venus d'Orient, installent des comptoirs sur la côte nord-africaine, parmi lesquels Carthage, qui bâtit un empire commercial et militaire et étend son influence sur le littoral oriental. Pendant ce temps, de grandes confédérations berbères se forment: le Numide Massinissa parvient à unifier le pays au IIe siècle av. J-C Puis Rome, victorieuse de Carthage, fait des rois numides ses vassaux, malgré la farouche résistance d'un Jugurtha (118-105 av. J-C).

En 40 apr. J-C, l'ensemble du territoire devient province romaine. L'Empire occupe systématiquement l'espace, le couvre de routes, de villes, telles Timgad, Tipasa, Cirta (actuelle Constantine), Hippone (Annaba). À partir du IIIe siècle, la Numidie devient un foyer actif du christianisme, dominé au siècle suivant par la figure de saint Augustin, évêque d'Hippone, Père de l'Église. L'impeccable organisation romaine, ébranlée à la fin du IVe siècle par la crise religieuse et sociale du donatisme, s'écroule en 429 sous les coups des Vandales; elle est péniblement restaurée, en 533, par Byzance.

De la conquête arabe à la tutelle ottomane

En 647, quinze ans après la prédication de Mahomet, apparaissent les premiers cavaliers arabes, qui battent les troupes byzantines. Ils reviennent en 666, avec à leur tête Oqba ibn Nafi qui chevauche jusqu'à l'Atlantique (en 683), soumettant et convertissant les Berbères. Les rébellions sont nombreuses, comme celle, légendaire, de la Kahina, reine des Aurès. La conquête à peine achevée, au début du VIIIe siècle, le kharidjisme, mouvement schismatique de l'islam, se répand dans le pays et suscite la formation de royaumes indépendants de fait du califat omeyyade, comme celui des Rustémides de Tahert (Tiaret). Mais l'islam n'est pas remis en question; rien ne subsistera du christianisme.

Au début du XIe siècle, les Berbères hammadides établissent leur domination sur le Maghreb central à partir de Qala des Banu Hammad, leur riche capitale jusqu'en 1091. Cependant, en 1049 commencent à déferler sur la région les tribus arabes des Banu Hilal, qui provoquent désordre et morcellement du pays. Au XIIIe siècle, les Berbères Abdalwadides de Tlemcen fondent un royaume qui étend son pouvoir sur les deux tiers occidentaux du pays et se maintient jusqu'au milieu du XVIe siècle.

En Espagne, pendant ce temps, s'accentue la pression chrétienne qui repousse vers l'Afrique du Nord les Andalous musulmans et juifs. Après la chute de Grenade, en 1492, les rois espagnols s'attaquent aux villes nord-africaines. Rapidement débordées, celles-ci font appel à des aventuriers, des corsaires turcs à peine convertis à l'islam, qui les placent sous la protection de l'Empire ottoman. Les frères Barberousse fondent ainsi la régence d'Alger, qui étend, à partir de 1587, son empire, souvent théorique, sur tout le pays. Grâce à la course — la guerre menée par les corsaires —, la régence connaît deux siècles de relative opulence, dont Alger garde aujourd?hui encore la trace architecturale.

L'établissement des Français Chronologie (1830)

La conquête française de l'Algérie, déclenchée fortuitement en 1830 par un coup d'éventail donné par le dey d'Alger au consul de France, est systématiquement organisée par la suite. L'occupation du pays est cependant enrayée par la résistance – le djihad ou «guerre sainte» – de l'armée d'Abd el-Kader. Avec la défaite de l'émir, en 1847, la colonisation peut vraiment commencer: routes et voies ferrées tracées, villes et villages édifiés, mais aussi terres spoliées, populations refoulées vers les montagnes, inégalité institutionnalisée par le régime de l'indigénat (instauré en 1881).

À mesure que le pays devient plus prospère, le mécontentement s'accroît parmi les Algériens musulmans. Tous ne revendiquent pas l'indépendance, mais tous veulent la liberté et l'égalité. Trois tendances organisées se dessinent à partir des années 1920: les oulémas, qui se réclament de l'islam et de la langue arabe; les élites francophones, qui souhaitent une démocratie libérale; le mouvement populiste enfin, d'où sortiront les cadres du FLN. La Seconde Guerre mondiale accélère la prise de conscience; mais les gouvernements français successifs ne parviennent pas à imposer les réformes nécessaires.

Discours du général de Gaulle à Alger (1958) Le 1er novembre 1954, la rébellion armée est déclenchée par le FLN. L'Algérie entre pour sept années dans la spirale d'une terrible violence dont elle sortira, certes, indépendante le 5 juillet 1962, mais avec des blessures difficiles à cicatriser.

L'Algérie indépendante

Chronologie (1991) En 1962, après le départ de plus d'un million de pieds-noirs, le pays est à réorganiser. Au sein du FLN, les personnalités et les orientations politiques s'opposent. Finalement, en septembre 1963, Ahmed Ben Bella est placé à la tête de l'État. La situation politique reste très instable. Le 19 juin 1965, l'armée, dirigée par le colonel Houari Boumediene, prend le pouvoir et assure la remise en ordre du pays. Boumediene nationalise les hydrocarbures et promulgue la «révolution agraire» en 1971, puis il lance, en 1976, un large débat public sur les orientations socialistes du pays, qui aboutit à l'approbation de la Charte nationale. Fin 1978, ses obsèques, suivies par une foule immense, marquent l'attachement des Algériens au nationalisme populiste qu'il incarnait. Le colonel Chadli le remplace, le 1er février 1979.

Pendant quelques années, le prix élevé du pétrole masque l'échec des réformes économiques d'inspiration libérale entreprises par le président. Sur le plan politique, le régime, soutenu surtout par une classe de privilégiés, apparaît incapable de se réformer. Mais le peuple descendu dans la rue lui arrache, lors des sanglantes journées d'octobre 1988, des mesures de démocratisation: reconnaissance des partis politiques et des libertés d'opinion et d'expression, premières élections municipales pluralistes (juin 1990). Celles-ci sont gagnées par les intégristes du Front islamique du salut (FIS), portés par le mécontentement social. Un an plus tard, le FIS engage une épreuve de force avec le pouvoir. L'état de siège est proclamé le 5 juin 1991, et les élections législatives repoussées à la fin de l'année. Le premier tour de ces élections, le 26 décembre 1991, donne 188 sièges sur 430 au FIS, tandis que le FLN n'en obtient que 15. Le second tour n'aura pas lieu: l'armée oblige le président Chadli à démissionner et met en place, le 14 janvier 1992, un Haut Comité d'État qui proclame l'état d'urgence et prononce la dissolution du FIS, dont les chefs sont arrêtés. Le Haut Comité se donne pour président Mohammed Boudiaf, qui est assassiné en juin 1992 et remplacé par Ali Kafi. Alors que se multiplient les attentats suscités par le Groupe islamique armé (GIA), le général Liamine Zeroual est désigné par le nouveau Haut Comité de Sécurité, en janvier 1994, comme «président de l'État», pour une période de trois ans. Il fait cependant organiser un scrutin présidentiel (1995), qu'il remporte dans un climat de violence politique exacerbée.

La fin de l'année 1996 est marquée par le vote d'une réforme constitutionnelle qui renforce les pouvoir du président Zeroual tout en réduisant les prérogatives du Parlement et qui interdit les partis religieux. En juin 1997, le chef de l'État voit sa position confortée par la victoire de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND) et celle de son allié, le Front de libération nationale (FLN), lors des premières élections législatives pluralistes. En reconduisant, A. Ouyahia à la tête de son gouvernement, le président Zeroual réaffirme alors sa volonté de maintenir la politique gouvernementale déjà engagée, notamment le plan d'austérité, mal perçu par les classes les plus défavorisées, mais soutenu par le FMI. La visite, en février 1998, d'une délégation de parlementaires européens ne fait que confirmer le blocage de la situation dans un climat de guerre civile. À la surprise générale, le 11 septembre, le président Zeroual annonce l'organisation d'élections présidentielles anticipées avant fin février 1999, et déclare qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession. En décembre, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, suspecté par l'opposition de fraude électorale lors des législatives de 1997, présente sa démission, tandis que Smaïl Hamdani assure l'intérim au gouvernement.

Les élections anticipées d'avril 1999 se déroulent dans un climat de méfiance exacerbée par le retrait collectif des candidatures des six adversaires d'Abdelaziz Bouteflika, seul candidat en lice et favori des militaires. Alors que l'opposition émet officiellement des doutes sur la validité du taux de participation, Abdelaziz Bouteflika recueille une large majorité (73,79 %) des suffrages exprimés et succède à Liamine Zeroual. Le nouveau président, rapidement confronté à la crise économique, décide, dans un premier temps, de maintenir le gouvernement de Smaïl Hamdani dans ses fonctions et tente de sortir le pays de l'impasse de la violence (libération de plusieurs milliers de détenus islamistes condamnés pour des délits mineurs, annonce d'un projet de loi sur la «concorde civile»). En décembre, Ahmed Benitour est appelé à succéder à Smaïl Hamdani. Loin de ramener le calme dans les esprits, ce changement et l'annonce officielle, le 11 janvier 2000, de la dissolution de l'AIS par Madani Mezrag, provoquent de nouvelles dissensions au sein de l'ex-FIS, ainsi qu'une nouvelle vague d'attentats et de massacres dans le pays. Le 26 août, le Premier ministre, Ahmed Benitour, considérant qu'il ne bénéficie pas suffisamment du soutien du chef de l'État, remet sa démission. Ali Benflis, ancien directeur de cabinet du président Bouteflika est immédiatement désigné pour lui succéder à la direction du gouvernement.

Au printemps 2001, la Kabylie devient le théâtre d'émeutes meurtrières provoquées par la mort d'un jeune lycéen dans un commissariat. En dépit des mesures gouvernementales, plus symboliques que réelles (reconnaissance du tamazight) pour apaiser la crise, les élections législatives de mai 2002 sont marquées par un taux d'abstention historique (46,09 % de suffrages exprimés), notamment en Kabylie, où la participation n'atteint que 3 % après l'appel au boycottage du scrutin par les âarchs (tribus kabyles). Le FLN sort grand vainqueur et obtient la majorité absolue, en obtenant 199 sièges sur 389.

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