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ECONOMIE du CAMEROUN

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Pays relativement riche, le Cameroun enregistre, depuis 1987, une chute de son activité économique et une grave crise financière qui ont contraint les autorités à licencier massivement dans la fonction publique, à comprimer les investissements et à suspendre le paiement de la dette publique. La dévaluation du franc CFA (1994) a mis fin à la contrebande avec le Nigeria. La croissance est revenue en 1995. L'économie du Cameroun est avant tout agricole et peut compter, en fonction de la diversité du pays, sur une large gamme de produits.
 
Agriculture
Longtemps a joué la concurrence entre cultures d'exportation, imposées au début et encadrées par le colonisateur, et cultures vivrières, laissées à l'initiative des paysans. De grandes plantations européennes se sont installées au début du siècle sur les riches terres volcaniques proches du mont Cameroun pour cultiver bananiers, cacaoyers, caféiers, hévéas et palmiers à huile. Ces domaines, dont les plus vastes ont été regroupés durant une longue période au sein d'une société nationale (Cameroon Development Corporation, 40.000 ha en culture), ont servi de modèle à de grandes entreprises nationales dites agro-industrielles. L'agro-industrie a aussi permis la production de sucre à partir de la canne à 200 km de Yaoundé. Ces grands complexes ont contribué largement à accroître l'endettement du pays et sont en voie de privatisation ou de restructuration. Mais la part principale des exportations demeure due à des planteurs individuels. Alors que le cacao est produit surtout dans le centre et le sud du pays (avec souvent de vieilles plantations), on remarque une extension récente dans la région du Sud-Ouest. Les exportations annuelles sont de 100.000 t en moyenne et représentent en valeur le premier poste parmi les produits agricoles. On produit aussi au Cameroun deux sortes de cafés: le robusta est cultivé dans les provinces de l'Est et dans les plaines du littoral et du Sud-Ouest, par de petits planteurs principalement et quelques grosses exploitations; l'arabica, produit d'altitude, provient des plateaux de l'Ouest. La banane du Mungo a connu un redressement spectaculaire au cours des dernières années. Dans le Nord, le coton domine; les zones de culture, cantonnées naguère dans la province de l'extrême Nord, se déplacent vers le sud (bassin de la Bénoué), moins sujet à la sécheresse. Depuis quelques années déjà, les paysans sont tentés de négliger ces cultures d'exportation au profit des cultures vivrières, moins soumises aux aléas des cours mondiaux et aux prélèvements de l'Etat. Ces cultures vivrières – arachides, céréales, oignons dans le Nord, tubercules, plantain dans le Sud, cultures maraîchères, maïs dans l'Ouest – répondent aux besoins croissants des citadins et alimentent aussi un commerce à l'exportation. Le Cameroun est globalement autosuffisant sur le plan alimentaire (hors quelques poches de disette dans le Nord lors des grandes sécheresses). On cultive aussi le riz irrigué dans le Nord et dans l'Ouest, mais son prix de revient demeure élevé et il a fallu prendre des mesures spécifiques pour qu'il ne soit pas victime des importations en provenance de l'Asie. L'élevage occupe également une place importante dans l'économie camerounaise; il était autrefois la spécialité des Peuls, qui le pratiquaient sur les vastes pâturages de l'Adamaoua et du Nord-Ouest. Il s'est diffusé davantage maintenant, notamment chez les agriculteurs, à mesure que progresse la culture attelée, ou chez des notables, qui y trouvent un moyen de thésauriser.
 
Le pétrole 
Les hydrocarbures sont une production relativement récente au Cameroun, toutefois, dans les années 1980, le Cameroun est devenu le troisième producteur d'Afrique au sud du Sahara (après le Nigeria et l'Angola) et les exportations sont équivalentes, en valeur, à l'ensemble des productions agricoles et forestières. Une raffinerie est implantée à Limbe. Mais les réserves sont faibles. En revanche, des gisements de gaz importants ont été identifiés près de la côte, mais leur exploitation est différée à cause du coût de construction d'une usine de liquéfaction.
 
Les industries 
Les industries ne sont pas très nombreuses au Cameroun. Il faut citer cependant toutes celles qui transforment les produits agricoles: égrenage du coton, rizeries, usines à café. Plus importantes sont les industries de filature et de tissage de coton (Garoua et Douala), la raffinerie de sucre (Mbandjok), les huileries de palme (dans le Sud-Ouest et sur le littoral), la fabrication du latex (Tiko). Ajoutons à cet inventaire les industries du bois: scieries des exploitations forestières et deux usines de transformation (contreplaqués, placages). Depuis longtemps existe au Cameroun une importante usine de production d'aluminium.