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GEOGRAPHIE - ERYTHREE

Cartes Erythree

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L'Erythrée (117.600 km2) est partagée entre trois unités physiques distinctes. Au centre, les hautes terres dominent de 2.000 m l'étroite plaine littorale de la mer Rouge, tandis qu'à l'ouest elles descendent vers le Soudan par les bas plateaux occidentaux. A l'est, les montagnes plissées côtières de l'Afar, dorsale méso-océanique récente, frontière avec l'Éthiopie, culminent à plus de 2.000 m. Les plateaux centraux prolongent les trapps volcaniques tertiaires et les strates gréso-calcaires secondaires du Tegré, hachés de failles méridiennes récentes. Les bas plateaux de l'ouest annoncent la cuvette soudanaise.
 
L'aridité règne dans les basses terres et sur les côtes avec cependant des pluies d'hiver à Massawa. Sur les hauteurs, la saison des pluies estivales, atténuée (600 mm) et écourtée (2 mois), subit des variations interannuelles importantes. L'Erythrée est la pointe septentrionale du «croissant aride» de l'est de l'Ethiopie, selon l'expression du géographe Jean Gallais. Les longs étiages des rivières sont coupés de crues soudaines. Chaque hiver, Asmera (2.340 m) connaît plusieurs jours de gel.
 
Des lambeaux des forêts de genévriers subsistent sur les pentes abruptes, alors que depuis des siècles on a défriché les plateaux. L'eucalyptus s'est répandu en ville et dans les campagnes. La savane arborée apparaît en dessous de 1.500 m d'altitude.
 
Population
Comme dans le nord de l'Ethiopie, les hautes terres sont densément peuplées de céréaliculteurs, Tegréens chrétiens, de langue sémitique. Elles séparent les basses steppes orientales, domaine des éleveurs nomades musulmans Afars et Sahos, de langue couchitique, des bas plateaux occidentaux où se mêlent pasteurs et agropasteurs, chrétiens et musulmans, Sémites, Couchites et Nilo-Sahariens. La diversité des populations se retrouve dans les villes principales (Asmara, Keren, Massawa) et dans le réseau des petites villes: le taux d'urbanisation de l'Erythrée dépasse nettement celui de l'Éthiopie. Abritant moins de 300.000 h. en 1984, ville assiégée jusqu'en 1991, Asmara, où vivaient plus de 390.000 habitants, est devenue la capitale d'un État en convalescence.
 
La population du nouvel Etat atteindrait 4 millions d'habitants sans les 500.000 Erythréens réfugiés au Soudan et menacés d'expulsion. Le taux d'accroissement naturel annuel frôle les 2,9 % alors que le ravitaillement dépend largement de l'aide internationale. La pression sur les terres réanime les conflits traditionnels entre les éleveurs et les agriculteurs.