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HISTOIRE - ERYTHREE

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L'Erythrée (du grec, «mer Rouge») demeura colonie italienne de 1890 à 1941.
 
Les avatars de l'Africa Orientale Italiana
 
Battue en 1896, à Adwa par Menelik, l'Italie renonce à s'installer sur les hautes terres éthiopiennes. Elle se maintient sur la côte, réunissant ses possessions disparates dans cette «colonie oubliée» qui somnola jusqu'à l'invasion de l'Ethiopie. A partir de 1934, Mussolini envoie de nombreux Italiens construire les infrastructures de l'effort de guerre et Asmara acquiert un urbanisme fasciste caractéristique. La moitié des érythréens sont mobilisés dans la logistique et comme «askari», supplétifs, de l'armée italienne. Avec l'Erythrée, le Tegré et l'Afar (Ethiopie), l'Italie forma la Grande Erythrée, à laquelle on rêve encore.
 
De 1942 à 1952, l'Erythrée, conquise par les Britanniques et les français libres, dépend de la British Military Administration qui rapatrie les soldats italiens et autorise la presse, les partis politiques et les syndicats. L'ONU rencontre les notables divisés entre partisans de l'union avec l'Ethiopie, du partage ou de la réunion avec le Soudan et de l'indépendance. L'Assemblée générale décide de fédérer l'Erythrée à l'Ethiopie, mais la dote d'institutions autonomes (drapeau, constitution, assemblée, exécutif et langues officielles).
 
Une lutte d'indépendance de trente ans
 
Par la force et jouant des rivalités internes, Haïlé Sélassié affaiblit le fédéralisme et, en 1962, l'assemblée érythréenne vote «librement» l'annexion à l'Éthiopie. Dès 1958, les maquis des basses terres du Front de libération de l'Érythrée (FLE) revendiquent l'indépendance, soutenus par les pays arabes. A la fin des années 1960, la répression brutale entraîne des chrétiens d'Asmara dans la rébellion, mais, des conflits ayant éclaté avec le FLE, ils fondent le Front populaire de libération de l'Erythrée (FPLE).
 
La révolution éthiopienne, qui part d'Asmara, suscite beaucoup d'espoirs, vite déçus. Les militaires éthiopiens lancent, de 1975 à 1984, une série d'offensives qui provoque l'exode de 700.000 Érythréens. Ils se réfugient dans les camps du Soudan, enjeu de la rivalité des fronts. En 1988, le FPLE écrase l'armée éthiopienne qui se replie dans les villes principales et abandonne toute résistance lors du départ du Mengestu.
 
La capitale, Asmara, conquise en mai 1991, un gouvernement provisoire est mis en place en juillet, dirigé par Issayas Afeworki, le chef du Front populaire de libération de l'Erythrée et nouveau président de la République. À l'issue d'un référendum d'autodétermination, le pays accède à l'indépendance le 24 mai 1993. Les dirigeants établissent alors un programme politique laissant une large place au multipartisme. Cependant, le FPLE., devenu Front populaire pour la démocratie et la justice (FPDJ) en février 1994, radicalise sa politique afin de faire face aux difficultés économiques. En effet, ce pays, extrêmement pauvre et détruit, ne reçoit pas l'aide internationale promise. A ce défi économique s'ajoute, dès 1990, l'expansion de la mouvance islamiste, qui revendique une appartenance de l'Erythrée au monde arabe. Au début de l'année 1998, les multiples tentatives de négociations de la diplomatie internationale pour amener le gouvernement d'Asmara et celui d'Addis-Abeba à régler le conflit frontalier qui les opposent dans le nord de l'Ethiopie, les nombreuses victimes des affrontements, le flux croissant des réfugiés et l'embargo sur les armes à destination des deux belligérants, décrété par le Conseil de sécurité de l'ONU, semblent sans effet sur l'issue des affrontements. De même, le règlement, en octobre, par un jugement de la Cour internationale de justice, du désaccord frontalier qui opposait l'Erythrée au Yémen à propos des îles Hanish, et qui oblige l'Érythrée à se retirer de l'archipel, a pour conséquence d'aggraver les tensions régionales. En février 1999, la signature par le gouvernement d'Asmara, du plan de paix proposé par l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et qui prévoit, outre la démilitarisation et un rétablissement de l'administration éthiopienne présente avant l'occupation érythréenne de la zone de Badmé, le déploiement d'une force de paix sur les 1?000 kilomètres de frontière commune, démilitarisés sous le contrôle de l'ONU, dans les six prochains mois, laisse entrevoir une issue au conflit qui l'oppose à l'Éthiopie depuis des décennies. De plus, après avoir reproché au gouvernement de Khartoum de donner asile à l'opposition érythréenne et de soutenir les rebelles islamiques du «Jihad Eritrea», peu empressés à reconnaître le régime présidentiel d'Issayas Afworki et soupçonnés d'être responsables de nombreux incidents frontaliers, l'Érythrée met un terme au conflit qui l'oppposait à son voisin soudanais en signant en mai, un accord prévoyant le rétablissement de leurs relations diplomatiques. En avril, elle signe également un pacte de paix avec la République démocratique du Congo, l'Ouganda et le Tchad. En dépit d'une amélioration du climat politique, ces nombreuses crises provoquent un affaiblissement de l'économie, déjà pénalisée par le manque de ressources intérieures, par le départ des investisseurs étrangers et de la diaspora exilée en Ethiopie, tous peu enclins à regagner le territoire érythréen. Le premier semestre 2000 est marqué par la reprise des affrontements avec l'Ethiopie, les deux pays n'étant pas parvenus à s'entendre sur les modalités d'application du pacte de paix signé sous la médiation de l'OUA. Un nouvel accord est cependant signé à Alger, prévoyant la création d'une commission neutre chargée de délimiter la frontière entre les deux pays, ainsi que le déploiement de casques bleus dans une zone tampon, large de 25 km en territoire érythréen, le long de la frontière avec l'Ethiopie. En avril 2002, la Cour internationale de justice a ainsi proposé une ligne de partage constituant un compromis entre les revendications territoriales des deux pays, qui l'ont accepté, franchissant une nouvelle étape vers la paix.
Etat et société Selon le président Issayas Afeworki, 30 ans de lutte ont réalisé l'unité de la nation autour du FPLE, devenu le Parti démocratique pour la justice et la liberté. Les Tegréens chrétiens des plateaux tiennent l'appareil d'un État unitaire, mosaïque de langues et de religions. L'alphabétisation se fera en 9 langues et chaque élève connaîtra, outre la sienne, l'une des deux langues officielles: l'arabe et le tegrenia. Les orthodoxes revendiquent une Église indépendante de celle d'Ethiopie, comme les protestants et catholiques, minoritaires. Divisés en confréries rivales, les musulmans soutiennent le gouvernement, dans leur majorité. Cependant, certains ne sont pas insensibles au fondamentalisme de Khartoum. Les maquisards, dans l'attente d'une reconversion difficile, demeurent mobilisés. La diaspora d'Europe et des Etats-Unis fournit des capitaux et des cadres, insuffisants, pour construire le nouvel Etat, qui, en but à l'hostilité du Soudan et du Yémen, a vainement tenté de se rapprocher de l'Ethiopie. En mai 1998, un nouveau conflit frontalier éclate d'ailleurs entre les deux pays. 

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