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HISTOIRE DE L'ETHIOPIE

Cartes Ethiopie

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Une expédition internationale dans la vallée de l'Omo a permis de retrouver, dans les couches sédimentaires de la grande fosse de l'Est africain, des centaines de fossiles d'hominidés remontant à 2,5 millions d'années. Dans la dépression de l'Afar, des découvertes semblables ont été faites, et ont donné «naissance» à la célèbre Lucy. Découvert en 1963, le vaste gisement paléolithique de Melka Kontouré (50 km environ au sud d'Addis-Abeba) a permis de mettre au jour plus de 70 niveaux archéologiques.
 
Autour de 1500 av. J-C, des populations venues des royaumes sabéens d'Arabie commencèrent à se mêler aux autochtones. La naissance du royaume d'Aksoum se situe aux alentours de 500 av. J-C Sa puissance s'étend à toute l'Ethiopie du Nord et à la plus grande partie du Centre, jusqu'au Nil Bleu à l'ouest et aux dépressions de l'Est. Ezana, monté sur le trône vers 320 apr. J-C, est converti au christianisme par un laïc syrien, Frumence, envoyé du patriarche d'Alexandrie (ce qui entraînera l'adhésion du pays à la cause du monophysisme). La vie économique est développée. Aksoum contrôle toutes les pistes qui mènent à la mer Rouge: ivoire, or et esclaves s'échangent contre armes, métaux et coton. Au VIIe siècle, l'islam apparaît et s'étend rapidement, isolant Aksoum des grandes routes commerciales. Le royaume s'effondrera au Xe siècle, victime des révoltes de populations païennes, menées par une princesse du Semien.
 
En 1137, une dynastie agouée, les Zagoués, s'empare du pouvoir. A Roha (aujourd'hui Lalibela), ils édifièrent de remarquables églises monolithes. En 1270, ils sont à leur tour chassés par Yekouno Amlak, qui s'installe dans le Choa, à Tegoulet, et mène des guerres à la fois contre les populations islamisées et contre les païens du Nord-Ouest qui refusent la christianisation.
 
La religion restera longtemps le fil conducteur de l'histoire de l'Ethiopie: au XVIe siècle, le royaume passe sous la domination des troupes de l'imam Ahmad Gran et le négus demande l'aide des Portugais, qui permettent de faire échec à l'avancée de l'islam (bataille d'Ouaïna Daga, 1543).
 
En 1632, la conversion au catholicisme du roi Sousneyos provoque des révoltes qui l'amènent à abdiquer au profit de son fils, Fasilidas, qui interdit le catholicisme, expulse les jésuites et installe la capitale à Gondar. Tandis que les musulmans, et surtout les Gallas, originaires de l'actuelle Somalie, multiplient leurs incursions dans l'Empire éthiopien, les souverains perdent progressivement leur pouvoir au profit des grands féodaux, notamment les chefs (les ras) du Tigré, du Choa et de l'Amhara. C'est la «période des princes», qui s'achève en 1855 avec l'arrivée au pouvoir de Théodoros II. Celui-ci soumet les chefs de province et demande à des Britanniques de l'aider à moderniser le pays. Mais, devant leurs multiples ingérences dans les affaires politiques et religieuses, Théodoros rompt avec la Grande-Bretagne: les troupes britanniques écrasent l'armée éthiopienne et Théodoros se suicide. Le chef du Tigré accède à l'Empire sous le nom de Johannès IV en 1872; il sera tué en 1889 en combattant les troupes du Mahdi. En 1887, ras Alula, son lieutenant, avait défait les Italiens à Dogali, dans l'actuelle Érythrée.
 
En 1889, Ménélik, ras du Choa, succède à Johannès IV et poursuit une politique d'expansion territoriale tout en négociant avec les Italiens. Il signe le traité d'Uccialli (mai 1889), qui accorde à l'Italie l'Erythrée et un protectorat sur l'Ethiopie, puis le dénonce et bat les troupes italiennes à l'Adoua (1896).
 
Après l'abdication de Ménélik II, Lidj Iyassou, son petit-neveu, monte sur le trône sous la tutelle de son père, Mikhaël. Lié aux Turcs et aux Allemands, il est déchu en 1916. Le pouvoir passe au ras Tafari, fils du ras Makonnen, gouverneur du Harar: il devient, le 2 août 1930, négus nagast («roi des rois»), sous le nom de Hailé Sélassié Ier.
 
Benito Mussolini : discours à la veille de l'invasion de l'Ethiopie (extrait) Le 3 octobre 1935, les Italiens, mal remis du désastre d'Adoua, mettant à profit la crise économique mondiale et l'ébranlement de la «sécurité collective», envahissent l'Ethiopie à partir de leurs bases coloniales de l'Erythrée et de la Somalie; après la chute d'Addis-Abeba (mai 1936), l'Ethiopie devient possession italienne et le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, s'en proclame empereur. L'agression provoque de vives controverses en Europe, mais l'appel lancé de Genève par Hailé Sélassié avant son exil à Londres n'est pas suivi de résultats concrets, pas plus que les sanctions que la Société des Nations entend infliger à l'Italie. Des mouvements de résistance, menés par les patriotes, tiennent en échec l'armée d'occupation, pourtant lancée dans une féroce répression.
 
Après l'attaque victorieuse menée à partir du Kenya et du Soudan par les troupes britanniques, Hailé Sélassié rentre dans son empire, le 5 mai 1941: il retrouve la possession de l'Erythrée, d'abord comme Etat fédéré (1952), puis comme province annexée (1962); en 1955, il octroie une nouvelle Constitution visant à accorder une plus grande liberté à la Chambre des députés. L'Ethiopie acquiert une véritable audience internationale, et le siège de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) sera installé à Addis-Abeba en 1963.
 
Mais en février 1974 éclate une révolte de l'armée, et, le 12 septembre, Hailé Sélassié est déposé par le Derg (Conseil militaire administratif provisoire). S'ouvre alors une période d'agitation sociale et politique. Le lieutenant-colonel Hailé Mariam Mengistu devient, en 1977, président du Conseil des ministres et du Conseil militaire, et inaugure une période de purges et de terreur.
 
Le nouveau régime, qui s'affirme marxiste-léniniste, lance la réforme agraire, création de fermes d'État, alphabétisation des masses. Mais il doit faire face à la rébellion armée de l'Ogaden, de l'Erythrée et du Tigré, ainsi qu'à une guerre contre la Somalie, tandis que la grande sécheresse des années 1984-1985 provoque la mort de centaines de milliers de paysans et le déplacement forcé de nombreuses populations des terres stériles du Nord vers le sud du pays.
 
Soutenu par l'URSS et les troupes cubaines, le colonel Mengistu transforme l'Ethiopie en République démocratique et populaire (1987), mais le «négus rouge», battu en 1988, ne peut survivre à l'effondrement de l'Union soviétique. En mai 1991, il s'exile au Zimbabwe et les guérilleros du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) entrent dans Addis-Abeba. Une «Conférence nationale», représentant les principales forces du pays et les différents peuples, reçoit la mission de préparer la transition démocratique et la libéralisation de l'économie.
 
Le nouveau pouvoir, confronté au réveil des nationalités, reconnaît l'indépendance de l'Erythrée, effective le 3 mai 1993, ce qui prive l'Ethiopie de sa façade maritime.
 
Les élections régionales de 1992 et législatives de 1994, boycottées par les opposants indépendantistes et panéthiopiens, ont été remportées par le FDRPE. Elles n'ont pu se tenir dans l'Est où Oromos et Somalis, travaillés par des fronts islamiques, s'affrontent notamment à propos du contrôle de Dirédaoua et du chemin de fer. Le Parlement a élu en août 1995 le président de la République Negasso Gidada, un Oromo, qui a désigné le chef du gouvernement Meles Zenawi, chef du FDRPE et artisan de la chute de Mengistu.
 
Au début de l'année 1998, les tentatives de négociations de la diplomatie internationale pour amener le gouvernement d'Addis-Abeba et celui d'Asmara à régler le conflit frontalier qui oppose les deux pays, les nombreuses victimes des affrontements, le flux croissant des réfugiés et l'embargo sur les armes à destination des deux belligérants, décrété par le Conseil de sécurité de l'ONU, semblent sans effet sur l'issue des affrontements. Un espoir d'amélioration s'était dessiné avec la signature par le gouvernement d'Addis-Abeba, en février 1999, d'un plan de paix proposé par l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Les affrontements ont pourtant repris à la fin de 1999, mais un nouvel accord est signé à Alger en décembre 2000, prévoyant le déploiement de 4.200 casques bleus dans une zone tampon large de 25 km en territoire érythréen, le long de la frontière avec l'Ethiopie.
 
En avril 2002, un nouveau pas vers la paix semble avoir été accompli : la Cour internationale de justice, dont l'arbitrage avait été requis pour le tracé de frontière entre les deux pays, a retenu une ligne de partage constituant un compromis entre les revendications territoriales des deux États, qui l'ont acceptée.
Culture et civilisation Les principales langues éthiopiennes se classent en deux groupes: l'un du Nord, avec le tigrigna et le tigré; l'autre du Sud, avec l'amharique, le harari, l'argobba, le gafat et les dialectes gouragués. L'amharique est la langue officielle de l'Éthiopie, mais le tigréen est largement répandu dans le nord du pays (ainsi d'ailleurs que l'arabe). L'administration emploie volontiers l'anglais, et l'italien est également parlé en Érythrée.
 
Le guèze, ou éthiopien classique, est la langue du royaume d'Aksoum. Il a disparu de l'usage parlé aux alentours du Xe siècle (entre 900 et 1200, selon les spécialistes), mais s'est maintenu comme langue savante et littéraire jusqu'au XIXe siècle. Le guèze est actuellement la langue liturgique de l'Eglise d'Ethiopie. 
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