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HISTOIRE - LIBYE

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Même si elle ne jouit pas du même prestige que ses voisins égyptien et tunisien, la Libye a participé à plusieurs reprises à la «grande histoire». Sa position entre le Maghreb et l'Égypte en a fait un pont nécessaire pour les empires ayant contrôlé les rivages de la Méditerranée: romain, arabe puis ottoman. La proximité du Sahel en a fait aussi un enjeu dans la pénétration coloniale de l'Afrique noire. Enfin, les batailles de Tobrouk, de Bir Hakeim et d'el-Alamein (en Égypte, mais à la frontière libyenne) au cours de la Seconde Guerre mondiale témoignent du rôle stratégique de cette portion du flanc méridional de la Méditerranée. 
Les origines 
 
Dès le IIe millénaire av. J-C, les Lebous installés en Cyrénaïque formaient un peuple redouté des Égyptiens. Peu après l'implantation des comptoirs de Tripolitaine par les Phéniciens et les Carthaginois, les Grecs fondèrent Cyrène vers 630 av. J-C, qui passa ensuite sous la tutelle des Ptolémées d'Égypte. Les Romains unifièrent le pays, qui fut alors une riche région agricole de l'Empire, s'étendant jusqu'aux Garamantes du Fezzan. Si les Arabes traversent le territoire de l'actuelle Libye dès 642, l'arabisation ne remonte qu'au XIe siècle. À partir de 1711, les Turcs règnent sur une Libye dont le contrôle territorial est encore relativement récent; le janissaire, Ahmed Pacha Karamanli, établit une dynastie qui gouvernera le pays jusqu'en 1835, date à laquelle l'administration directe d'Istanbul est rétablie. L'Empire ottoman avait fait de la Tripoli d'Occident le siège de l'une de ses provinces (wilayet); mais seule la Tripolitaine et quelques garnisons jusqu'à Ghat dépendent de la Porte. En Cyrénaïque, à Koufra et jusqu'au lac Tchad, la confrérie Senousis, à partir d'el-Beida et par son réseau de zaouiya, a tissé un maillage transsaharien que la France, l'Italie et la Grande-Bretagne disloqueront. Les frontières seront progressivement fixées, isolant la Libye dans sa dimension méditerranéenne. Jusqu'en 1881-1882, la France occupant la Tunisie et les Britanniques l'Égypte, la Porte contrôlait la wilaya de Tripoli et les routes commerciales transsahariennes dans l'espace où le rivage méridional du Sahara s'approche le plus de la Méditerranée. Les confins tuniso-tripolitains seront fixés entre 1881 et 1911, ceux de Djanet, de Ghat et de Bilma entre 1874 et 1916, ceux de Sallum-Siouah entre 1882 et 1916 (ces derniers seront prolongés le long du 25e méridien est). Quant à la frontière avec le Niger et le Tchad, elle demeure litigieuse et source de tension, la Libye occupant pour un temps la bande d'Aozou. 
 
 
L'ère coloniale italienne 
 
 
Commencée en 1911, la pénétration militaire italienne s'est heurtée à la résistance des Cyrénéens. Elle a été suivie d'une colonisation agricole, surtout dans la Djeffara. En 1940, 100.000 Italiens étaient installés en Libye. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes de l'Axe, menées par Rommel au sein de l'Afrikakorps, y affrontèrent celles des Alliés, dirigées par Auchinleck et Montgomery. En 1949, la Grande-Bretagne installe le Senousis Idris sur le trône. Mais le processus de construction étatique est enrayé par les impérialismes européens, et la Grande-Bretagne promeut l'indépendance de la seule Cyrénaïque en 1949. Un État fédéral Cyrénaïque-Tripolitaine-Fezzan est créé en 1951, avec à sa tête Idris Ier. 
 
 
La Libye de Kadhafi C'est dans ce Sahara sans frontière, arabe et islamisé, que s'inscrit l'action de Muammar al-Kadhafi. La découverte du pétrole et le brutal enrichissement du pays dans les années 1960 avait ébranlé les structures encore féodales. Idris Ier fut renversé par un coup d'État militaire le 1er septembre 1969, à l'issue duquel fut créé un Conseil de la révolution, dirigé par Kadhafi. Panarabe, réformiste, religieux, le nouveau maître de Tripoli est cependant trop «nassérien» pour devenir islamiste. Les tentatives d'union avec d'autres pays – Soudan et Égypte (1969), Égypte et Syrie (1971), Égypte (1972), Tunisie (1974), Syrie (1980), Tchad (1981), Maroc (1984), Soudan (1990) – et la poussée expansionniste vers l'Afrique sahélienne témoignent d'une conscience bédouine d'appartenir à un monde arabo-islamique plutôt qu'à un territoire bien délimité. La politique internationale de Kadhafi s'oriente donc toujours vers la recherche de l'unité de la Libye avec d'autres pays arabes. Mais ses unions improvisées aboutissent à des échecs. 
 
D'un autre côté, l'intransigeance de Kadhafi à l'égard d'Israël l'amena à condamner la politique d'Anouar el-Sadate au point d'entraîner avec l'Égypte un bref conflit armé (juillet 1977). Kadhafi est aussi intervenu au Tchad et a pris la bande d'Aozou (1973); ses troupes, appuyant le gouvernement d'union nationale de transition (GUNT) contre Hissène Habré, ont occupé le nord du pays. De sévères défaites, en 1987, ont contraint la Libye à reconnaître le gouvernement de H. Habré et à négocier, en 1989, l'évacuation de la bande d'Aozou, en échange des prisonniers libyens du Tchad. 
 
L'agitation libyenne au sein de l'OPEP a connu plus de succès: Tripoli a toujours prôné une augmentation du prix du brut et une diminution corrélative de la production. La Libye a réduit de moitié ses ventes entre 1970 et 1974, puis une nouvelle fois de 1974 à 1987 (alors que d'autres partenaires au discours analogue augmentaient leur production). Mais son poids dans l'OPEP a décliné avec la montée en puissance de l'Arabie Saoudite à la suite de la guerre du Golfe (1991). La Libye s'est souvent trouvée confrontée aux intérêts occidentaux. N'ayant ni les moyens humains ni la capacité organisationnelle suffisants, ses opérations s'apparentent à une «gesticulation» de faible portée. Les signes de modération manifestés depuis la fin des années 1980 doivent être intégrés dans l'ébauche d'une nouvelle tactique de Tripoli. Ainsi, lors de la guerre du Golfe, la Libye, tout en condamnant l'intervention des États-Unis, a pris ses distances avec Bagdad. Après les échecs d'union et les bombardements américains de Tripoli et de Benghazi (1986) – en représailles contre les actions terroristes sans doute commanditées par Tripoli –, la «realpolitik» a conduit le président du Conseil du commandement de la révolution (CCR), le colonel Kadhafi, à concentrer ses efforts sur la restructuration économique du pays, malgré les sanctions mises en place par l'ONU en 1992: un embargo militaire et aérien doit frapper la Libye tant que celle-ci n'aura pas livré les suspects impliqués dans les attentats aériens de 1988 (Boeing de la compagnie PanAm) et de 1989 (DC-10 de la compagnie UTA). 
 

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