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ECONOMIE - MADAGASCAR

Cartes Madagascar

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Pays essentiellement rural, en dépit d'un récent exode massif vers les villes, Madagascar doit affronter les grands défis démographiques, en assurant en premier lieu son autosuffisance alimentaire. Depuis l'indépendance, les choix politiques ont plus affirmé la puissance du capitalisme d'Etat qu'apporté un réel bien-être à la population. Avec une économie exsangue et des équipements obsolètes, la Grande Île mise pourtant sur un prochain renouveau, mais les espoirs que suscita, en 1993, l'élection du professeur de médecine Albert Zafy à la présidence de la République, ne se sont pas concrétisés; ce changement politique n'a pas suffi à donner un nouveau départ à une île qui souffre, dans le Sud, de pénurie et même de famine, et parmi les plus pauvres pays de la planète.
 
Agriculture
 
Traditionnellement Madagascar est un pays d'agriculture et d'élevage. Ces secteurs, qui occupent l'essentiel de la population active (78 %) et interviennent pour 42 % dans la formation du PIB, ont été ces dernières années durement touchés par la sécheresse, les dévastations causées par les invasions de criquets, les cyclones (cyclone Geralda, en 1994; cyclone Gretelle en 1997) et la mauvaise gestion du régime Ratsiraka. La principale production vivrière est le riz (37 % des terres cultivées) devant le manioc, mais les activités s'adaptent aux possibilités des régions: par l'abondance de ses pluies, le versant au vent permet l'agriculture (riz, taro, canne à sucre, igname), tandis que le versant sous le vent et la région méridionale, semi-aride, sont davantage propices à l'élevage: zébu (bœuf à bosse, ou Bos indicus), mouton, chèvre de Nubie. Quant aux Hautes Terres, réputées pour leur riziculture irriguée, dont les étagements de terrasses peuvent évoquer ceux des Philippines, elles ont autrefois constitué le domaine de prédilection de l'élevage bovin. Partout, les Malgaches élèvent des volailles (poulets, canards, oies) et cultivent le pois de terre, le sésame, des variétés de lentilles et de petits haricots, le bananier, l'oranger et le citronnier. Le cocotier est implanté dans les régions littorales. L'époque moderne a vu l'introduction de plantes américaines (maïs, manioc, arachide). Le développement des cultures commerciales (canne à sucre, coton, sisal, ilang-ilang, cacao, palmier à huile) s'est effectué au sein de grandes exploitations ou dans les terroirs paysans (café, tabac, vanille, girofle, poivre, pois du Cap). La socialisation partielle des circuits de commercialisation n'a pas stimulé la production, le riz étant même devenu insuffisant. 
 
Herbe aquatique, le riz asiatique fut d'abord mis en culture en marais, avant que ne soient aménagées des terres permettant la pratique de la culture sèche. Si le paysan malgache conserve la riziculture en marais (hôraka) – que les bœufs piétinent avant les semailles –, des formes plus évoluées ont été élaborées, comme sur les rizières en terrasses et en plaine (tanimbary). Cette dernière nécessite labour, repiquage et maîtrise de l'eau. Toutes asiatiques, les variétés de riz utilisées sur la Grande Île sont nombreuses, tant indica que japonica (ou javanica). Mais, comme le montre la génétique, il existe aussi des variétés atypiques résultant de l'adaptation à la culture d'altitude. Une souche malgache de riz long est devenue célèbre: c'est celle qui, importée aux Etats-Unis au XIXe siècle, a donné le riz caroline. 
 
Industrie
 
L'Etat socialiste, au cours de la décennie 1975-1985, a financé l'installation d'unités industrielles surdimensionnées, en cours de privatisation depuis le début des années 1990. L'extraction minière reste faible malgré des gisements de mica, de bauxite, de charbon et de pierres précieuses. L'essentiel des industries traitent les produits agricoles: rizeries, féculeries, huileries, sucreries (Namakia), industries du tabac (Antsirabé). La création d'une zone franche favorise une certaine reprise des activités (conserverie de thon à Antsiranana; filature ou tissage du coton ou du sisal, et entreprises de confection à Antananarivo, Antsirabé, Mahajanga, Toleara). Les industries extractives, en dehors des cimenteries (Mahajanga, Antsirabé), fournissent le gros des produits destinés à l'exportation: graphite, mica, grenat, zircon et surtout chromite d'Andriamena. La raffinerie de Toamasina, qui transforme le pétrole importé, suffit aux besoins nationaux. Madagascar dispose d'un réseau de 54.200 km de routes et de pistes (10 % bitumés) et d'un réseau ferroviaire de 1.054 km. Principaux aéroports: Antananarivo (329.000 passagers), Toamasina et Mahajanga. Les principaux ports sont: Toamasina (1,4 millions de tonnes) et Mahajanga.
 
Les mutations de l'économie L'économie malgache dépend d'abord des produits agricoles exportés (café, vanille, clous de girofle). Le lourd endettement (4,5 millions de dollars en 1991) et l'exil des cadres supérieurs influent sur les capacités de développement d'un pays qui sollicite abondamment l'aide étrangère, en particulier celle de la France, de la Banque mondiale et, de plus en plus, du Japon. Pourtant, le faible coût de la main-d'œuvre et son haut niveau de qualification constituent des gages de compétitivité pour les éventuels investisseurs. L'exemple mauricien et la proximité du département français de la Réunion placent Madagascar dans une zone de contrées réceptives aux industries délocalisées du «système-monde»; à terme, cela entraînerait une compétition entre les différentes unités territoriales de l'océan Indien. Longtemps négligé au nom de justifications idéologiques, le potentiel touristique – tant pour un tourisme de masse que pour des séjours de découverte de ce «sanctuaire de la nature» –, malgré un réseau de communication déficient, est aujourd'hui pris en considération.