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ECONOMIE - MAURITANIE

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Pays pauvre parmi les plus pauvres, le pays se relève à peine en 2000 d'une terrible décennie de sécheresse qui a décimé ses troupeaux et ravagé son environnement. La moitié de sa population vit en-dessous du seuil de pauvreté, qui avait été évalué en 1997 par un rapport de la PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) à 1.800 francs par an et par habitant. 
 
Tributaire de la pêche, du minerai de fer et de l'aide internationale, la Mauritanie souffre de l'insuffisance chronique des pluies qui handicape gravement l'agriculture. Elle dispose, en revanche, d'atouts certains: une zone de pêche très riche, des mines de fer à haute teneur et une bonne position géographique. La croissance annuelle (moyenne de 4 % sur la période 1988-1998), a été de 3,5 %. 
 
Agriculture
 
Les activités agricoles, victimes de sécheresses répétées, ne fournissent plus qu'un quart du PIB. L'élevage a été le grand perdant des trente dernières années. Touchés par les graves déficits pluviométriques de 1972 et de 1982-1984, certains troupeaux n'ont pas encore été reconstitués: on compte par exemple moins de 1.500.000 bovins contre 2.000.000 en 1969. À l'exception des oasis de palmiers-dattiers (Adrar, Tagant, Assaba, Affolé) dont la production stagne (12.000 t en 1994) et des îlots maraîchers irrigués, c'est au sud du 18e parallèle que sont concentrées les cultures, le long du fleuve Sénégal. La production de mil et de sorgho demeure très irrégulière (variant de 50.000 à 130.000 t), de même que la production de paddy (50.000 à 52.000 t selon les années). L'agriculture couvre environ la moitié de la consommation nationale, quelquefois moins du tiers, et les importations céréalières n'ont cessé de croître (166.000 t en 1980, 286.000 t en 1993), comme l'aide alimentaire. 
 
Membre de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), la Mauritanie compte sur le développement de casiers irrigués le long du Sénégal et sur l'aménagement du lac Rgiz pour promouvoir la production rizicole. La superficie totale irrigable dans la vallée est estimée à 375.000 ha, dont 126.000 en Mauritanie, mais moins de 20.000 ha sont équipés. Avec la mise en service du barrage de Manantali (Mali) en 1988, le débit du fleuve est plus régulier et le barrage de Diama (Sénégal, 1986) permet d'éviter la remontée des eaux marines en saison sèche. Le programme d'ajustement du secteur agricole (PASA) 1992-1996, prévoyait l'irrigation de 47.000 ha supplémentaires et visait à couvrir 47 % des besoins du pays. 
 
Pêche
 
Jusqu'en 1989, la pêche maritime a connu une spectaculaire expansion. Afin de diversifier ses recettes, l'État a décidé de mieux contrôler l'exploitation des ressources halieutiques marines, qui abondent grâce au courant froid des Canaries. Des contrats ont été passés avec l'Union européenne, le Japon, la Russie, et la pêche industrielle, organisée à partir de Nouadhibou, fournit environ 30 % du PNB et plus de 50 % des recettes d'exportation Mais la surexploitation menace les équilibres. Depuis 1990, les tonnages diminuent (moins de 250.000 t) et les armateurs japonais et coréens rapatrient leurs profits via leur base de Las Palmas. La pêche artisanale motorisée est contrôlée par des prêts dedes Sénégalais et des Ghanéens. Une vaste réorganisation, financée par des prêts de la Banque mondiale, est en cours depuis 1991. 
 
Mines et industrie 
L'industrie, qui fournit environ 15 % du PIB, est fondée sur les activités minières. Depuis 1974, la Société nationale industrielle et minière (SNIM), entreprise d'État à 80 %, contrôle l'extraction du minerai de fer de la Kediet ej-Jill (F Derick), lancée en 1963. À Zouérate, trois mines à ciel ouvert, reliées au port minéralier de Nouadhibou par une voie ferrée longue de 750 km, fournissent 10 à 11 millions de t/an d'un minerai à haute teneur (65 %); cette exportation représente 12 % du PIB, 45 % de la balance commerciale et 15 % du budget de l'État [1999], mais les réserves seront épuisées vers 2010. Depuis 1984, une production de concentrés est obtenue grâce à l'enrichissement de minerais provenant du Rhein et du nouveau site de M'haoudat. La SNIM contrôle aussi le gisement de cuivre d'Akjoujt, mais l'usine d'enrichissement a été fermée en 1988. Seule la production de gypse (Sebkha de Ndramcha, au nord de Nouakchott) complète l'extraction du minerai de fer. Du cuivre a été trouvé à Akjoujt. L'industrie manufacturière (agroalimentaire et textile) demeure peu développée et aucun des projets d'industrialisation lourde des années 1970 n'a été réalisé. 
 
Le pays dispose d'un réseau routier de 7.558 km (1.700 km bitumés) et d'un réseau ferroviaire de 689 km (voie minière Zouérate-Nouadhibou). Principaux aéroports: Nouakchott (220.000 passagers) et Nouadhibu (87.300 passagers). Principaux ports: Nouadhibou (10 millions de t) et Nouakchott (640.000 t). 
 
La dette extérieure Des grands travaux (axe routier Nouakchott-Néma reliant la côte aux régions orientales, aménagement du nouveau port de Nouakchott) ont permis d'ouvrir l'espace mauritanien, mais la situation économique et financière du pays demeure catastrophique. Le plan d'ajustement structurel (assainissement des finances publiques, privatisations et libéralisation des échanges extérieurs) appliqué depuis  1985 n'a pas donné les résultats escomptés et le plan de consolidation et de relance 1989-1991 n'a eu que peu d'effets (le taux de chômage dépassait 26 % en 1998). La valeur des exportations (369 millions de dollars en 1998) reste inférieure à celle des importations (387 millions de dollars). 
 
Surtout, la Mauritanie, qui fait partie des pays pauvres très endettés (PPTE), est écrasée par une dette extérieure qui, malgré des rééchelonnements successifs, est passée en quinze ans de 2 milliards à 2,59 milliards de dollars, et représentait en 1999 l'équivalent de 210 % du PNB (rapport service la dette/exportations = 29,5 %); en 1998, le service de la dette a été supérieur à l'ensemble du budget consacré par le pays aux dépenses sociales de toute nature. Les rééchelonnements successifs de cette dette n'ayant fait que repousser d'année en année la situation de faillite virtuelle dans laquelle se trouve l'économie mauritanienne, le FMI et les pays du Club de Paris ont été amenés en avril 2000 à annuler 40 % de la dette multilatérale et 90 % de la dette bilatérale (cependant, le service de la dette non annulée représentera encore près de 20 % de la valeur annuelle des exportations en 2000, et 8 % en 2010). En échange de cette annulation, le gouvernement mauritanien s'est engagé à appliquer un nouveau programme économique de lutte contre la pauvreté (formation, amélioration des infrastructures de santé, etc.) négocié avec le FMI.