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ECONOMIE - NIGER

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L'économie est confrontée à de graves difficultés: l'enclavement du pays, la rébellion touareg, les importations clandestines du Nigeria. Le PNB a baissé d'un quart entre 1991 et 1995. La mise en œuvre, à partir de 1986, de mesures d'ajustement structurel imposées par la Banque mondiale, et les réformes des entreprises publiques lancées en 1985 n'ont pas permis de redresser la situation. L'aide extérieure procure 80 % des besoins financiers de l'Etat, le PNB/habitant a diminué de 4,1 % par an de 1980 à 1993 (200 dollars en 1996), et le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde. La chute de la monnaie s'est accentuée en 1994. Mais en 1996 le cours de l'uranium a remonté. 
 
Agriculture
La balance commerciale agricole du Niger, bien que l'agriculture ne fournisse plus que 38 % du PIB estimé, est presque équilibrée. 80 % des Nigériens vivent encore dans les campagnes, parfois densément peuplées (pays songhaï et zarma de part et d'autre de la vallée du Niger, pays haoussa au nord de la frontière nigériane). Les terres cultivables représentent 12 % de la superficie totale, mais 5 % du territoire sont réellement cultivés, et les rendements agricoles dépendent essentiellement des pluies. Compris entre les isohyètes 350 et 800 mm, l'espace cultivé est pour l'essentiel consacré au mil et au sorgho (73 % des surfaces cultivées), au niébé (20 %) et fournit une production céréalière très inégale. En 1991, la récolte céréalière fut ainsi exceptionnelle (2.300.000 t avec le riz, cultivé surtout dans les vallées du Niger et de la Komadougou), mais les productions fluctuent énormément au gré de la pluviosité. Pour faire face à ces irrégularités, les pouvoirs publics ont soutenu, depuis les années 1970, un ambitieux programme d'hydraulique villageoise (forages, puits, casiers irrigués dans les bas-fonds humides et le long de la vallée du Niger) qui a permis le développement de cultures spécialisées en saison sèche (maïs, légumes). Jusqu'en 1985, le marché céréalier était maîtrisé par l'État, qui fixait les prix et contrôlait les stocks par l'intermédiaire de l'Office des produits vivriers du Niger (OPVN). Depuis, des mesures libérales ont été adoptées: suppression des prix administrés et abolition du monopole des offices publics, création d'un système d'alerte précoce en 1989. 
 
Les cultures commerciales d'exportation n'occupent qu'une faible part de la surface agricole utile, 4 % pour l'arachide qui fut le principal produit d'exportation jusqu'en 1975 mais dont la production, surtout localisée dans les départements de Maradi et de Zinder, a nettement régressé (moins de 40.000 t), et 0,4 % pour le coton, cultivé autour de Tahoua, dont la production est insignifiante (moins de 2.000 t). 
 
Elevage
Deuxième source officielle d'exportation, l'élevage a cruellement souffert des sécheresses: le cheptel (caprins, bovins, ovins) est passé de 17 à 11 millions de têtes (1994). Ces fluctuations ne résultent pas seulement des déficits en eau et en ressources fourragères auxquels répondaient les mouvements pendulaires des hommes et des troupeaux, remontant vers le nord en saison des pluies et se regroupant autour des mares, des puits profonds et des stations de pompage en saison sèche. Le trafic clandestin, considérable, développé par les éleveurs peuls woodabe et les commerçants haoussas avec l'énorme marché nord-nigérian interdit tout dénombrement sérieux du cheptel national. De plus, la rébellion armée de plusieurs confédérations touareg contre le pouvoir central a longtemps interdit d'évaluer les résultats de la politique d'hydraulique pastorale lancée dans les années 1960 (grand projet « gestion des pâturages et élevage » lancé en 1977 dans le Niger central). Outre ses dimensions politiques, cette insurrection conduite depuis octobre 1991 par les Touareg du Front de libération de l'Aïr et de l'Azawad pose à nouveau la question de l'intégration des étendues sahariennes dans la partie du Niger considérée jusqu'ici comme « utile ». 
 
Ressources minières
L'uranium, extrait des gisements d'uranate de la bordure occidentale de l'Aïr découverts en 1956 (18?6 % des réserves mondiales), procure encore 70 à 80 % des recettes d'exportation, mais le « boum » des années 1970 est terminé. La production de la Somaïr (Société des mines de l'Aïr, exploitant la mine à ciel ouvert d'Arlit depuis 1971) et de la Cominak (Compagnie minière d'Akouta, exploitant une mine souterraine depuis 1978), qui n'avait cessé de croître, comme les prix, entre 1971 et 1981 (1.250 t en 1974, 4.369 t en 1981), est à peine supérieure à 2.500 t depuis 1990; les prix ont chuté dans les années 1990-1995, et les exportations ont stagné. La réduction de la rente minière, l'effondrement consécutif des recettes budgétaires dans un contexte d'endettement accru (1.879 millions de dollars en 1996) pour financer les travaux routiers et l'équipement de la capitale, ont conduit le pays à la banqueroute et à l'assistanat par les institutions financières internationales. L'industrie manufacturière, modeste (8 % du PIB), composée d'entreprises alimentaires et textiles concentrées à Niamey et à Maradi, est ruinée par les importations frauduleuses en provenance du Nigeria.