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Avant d'être touché par la grande migration des peuples de langue bantoue, le pays a d'abord été habité par des Pygmées. Le brassage de populations qui a résulté de ces mouvements explique la grande diversité des peuples et des langues de la République démocratique du Congo. 
L'histoire ancienne 
 
Les formations étatiques ont été très nombreuses avant la colonisation. Ces royaumes présentaient des caractéristiques communes : la succession au trône se faisait plutôt en descendance matrilinéaire et donnait lieu à une élection ou à une compétition des concurrents, qui dégénérait parfois en querelles fratricides. Les écrits des voyageurs européens nous ont révélé le faste de la cour des souverains et la rigueur du cérémonial. 
 
De tels royaumes fondaient leur richesse sur un commerce très actif. Dans les régions forestières, les fleuves permettaient des échanges par relais: les produits de la côte passaient de main en main et remontaient sur des centaines, voire des milliers de kilomètres; ceux de l'intérieur effectuaient le chemin inverse. À partir du XVIe siècle, les produits importés d'Europe et surtout d'Amérique se sont implantés à l'intérieur du continent: la culture du manioc, du tabac, du maïs s'est développée dans une grande partie de l'Afrique centrale. Dans les zones de savane, le commerce se faisait, par caravanes, avec l'ouest puis avec l'est du continent. À partir du XVIe siècle, la traite des esclaves a ravagé l'ensemble du pays, entraînant des razzias meurtrières, des guerres incessantes entre tribus et entre royaumes, et finalement la dislocation de ces systèmes étatiques. Après 1860, la traite atlantique disparut mais elle fut relayée par la traite orientale et australe, sous l'impulsion des Swahilis. Cette traite arabe, qui perdura jusqu'à la fin du XIXe siècle, provoqua des migrations de populations (Lubas) qui expliquent la présence de minorités musulmanes dans l'est du pays. 
 
Les royaumes traditionnels Le plus ancien État connu dans la région est le royaume du Kongo, dont le partage colonial a ultérieurement réparti les populations entre les États de la République démocratique du Congo, de la République du Congo et de l'Angola. Le royaume kouba se constitua dans le Kasaï occidental et le Lulua. Ses origines remonteraient, elles aussi, au XVe siècle, mais il ne prit réellement son essor qu'au XVIIe siècle, sous le règne de Chamba Bolongongo. Ce souverain «moderniste» encouragea les nouvelles cultures et répandit le tissage du raphia. À la fin du XVIIe siècle, les Lubas envahirent le royaume kouba. Celui-ci perdura néanmoins jusqu'à sa soumission par les Belges en 1904. 
 
Le royaume luba aurait été fondé dans le Katanga par Kongolo, venu de l'est au XVIe siècle. À la fin du XVIIe siècle, l'un de ses successeurs, Kumwinbu Ngombé, étendit le territoire jusqu'au lac Tanganyika. L'histoire du royaume se caractérisa par d'intenses querelles de pouvoir et des luttes fratricides qui ne lui permirent pas de trouver la stabilité. Au XIXe siècle, il devint la proie de ses voisins (Chokwé, Tétéla, Bayéké). À l'arrivée des Belges, en 1892, son territoire se limitait à une petite enclave à la source de la Lomani. 
 
Le royaume lunda serait né, au XVIe siècle, de l'union de diverses chefferies localisées dans le sud-ouest du Katanga. Vers 1660, le souverain Mwata Yamvo (dont le nom devint le titre dynastique) agrandit le territoire jusqu'au Kasaï et au Zambèze. Au XVIIIe siècle, le royaume s'étendit encore à l'est et au sud. En 1885, les Chokwés envahirent l'est du royaume. Ils en furent chassés en 1887 par deux frères, Mushiri et Kawelé, au cours de la «guerre de la flèche de bois».D'autres royaumes s'étaient établis dans les savanes du Nord-Est parmi les populations zandés et mangbetus. Les petits groupes ethniques disséminés dans les régions forestières de la cuvette, regroupés sous le nom de Mongos, n'étaient pas, quant à eux, politiquement organisés. 
 
Le renouveau du XIXe siècle Au XIXe siècle, de nouveaux royaumes se constituèrent sous la houlette des «princes marchands». Msiri, originaire du Tanganyika, s'enrichit dans le commerce de l'ivoire, du cuivre et des esclaves, au Katanga, vers 1850. Puis il entreprit de se tailler un véritable empire, nommé le Garangazé. Vers 1880, son pouvoir s'étendait sur tout le sud de la République démocratique du Congo actuelle. 
 
Marchand originaire de Zanzibar, Tippoo-Tip eut un itinéraire semblable, à l'ouest du lac Tanganyika, dans les années 1860. Son État devint solide et prospère grâce au commerce mais aussi à la création de grandes plantations et d'un réseau routier menant vers la côte. D'autres États se constituèrent à la même époque: le royaume zandé, fondé à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe sur le plateau de l'Oubangui et jusqu'à l'Uélé; le royaume mangbetu, fondé par Nabiembali en 1815, dans la pointe nord-est de la République démocratique du Congo actuelle.
 
La période précoloniale 
 
En 1482, les Portugais qui reconnurent l'embouchure du fleuve Congo révélèrent à l'Europe l'existence d'un «royaume de Kongo». Durant des siècles, les Portugais limitèrent leur implantation à la région littorale, en Angola. Les véritables explorations ne débutèrent qu'à la fin du XVIIIe siècle, et c'est seulement dans les années 1870 que les Européens, avec en tête sir Henry Morton Stanley, le premier à avoir parcouru l'ensemble du cours du fleuve Congo, levèrent le voile sur les terrae incognitae du continent noir. 
 
Le roi des Belges, Léopold II, qui rêvait d'un empire en Afrique, créa en 1876 l'Association internationale du Congo (AIC), nom adopté en 1883, et chargea Stanley de mission. Au début des années 1880, celui-ci entra en rivalité avec Pierre Savorgnan de Brazza (au service de la France). En 1881, le grand explorateur britannique remonta le fleuve Congo sur sa rive gauche et y établit la domination de l'AIC, en fondant, en l'honneur du roi des Belges, Léopoldville, à proximité du village de pêcheurs de Kinshasa. En 1885 fut créé par les puissances européennes réunies à la conférence de Berlin l'«État indépendant du Congo» (EIC), propriété personnelle du roi des Belges, Léopold II. 
 
Le Congo léopoldien Léopold II fit mater avec brutalité les nombreuses résistances. Sous le prétexte de lutter contre la traite des esclaves, les colonisateurs brisèrent les États des princes marchands. Mais les résistances se poursuivirent longtemps. Les Tétélas étaient toujours invaincus en 1907. Quant à Kasongo Niembe, souverain du royaume luba, il demeura insaisissable jusqu'en 1917. Léopold II confia à des compagnies à charte le soin d'exploiter les richesses de la colonie: le caoutchouc et l'ivoire, principalement. Un décret de 1889 établit que les terres «vacantes» appartenaient de droit à l'État: dans une économie de chasse, de cueillette et de nomadisme agricole (culture sur brûlis), ce système retirait aux peuples leurs sources de revenus. Des populations entières se trouvèrent donc contraintes de travailler pour le compte de l'EIC. L'impôt, le travail forcé, les mauvais traitements, les corvées, la répression souvent d'une brutalité inhumaine, les exactions commises par les compagnies ont valu à cette période de l'histoire de la République démocratique du Congo le nom de «temps des exterminations». En 1888, Léopold II créa une Force publique chargée de maintenir l'ordre. La convention signée par l'EIC et le Saint-Siège à Rome, en 1906, accorda aux missionnaires des concessions de terres qui leur permirent de vivre et, souvent, de s'enrichir.
 
La colonisation belge En 1908, Léopold II, discrédité par les scandales soulevés en Belgique par la révélation des atrocités commises sous son autorité par les compagnies coloniales, fut contraint d'abandonner l'EIC à la Belgique.
 
Avec le Congo belge, l'exploitation coloniale, toujours dominée par de grandes sociétés agricoles ou minières, changea de nature. Les Belges, s'employant à effacer le système léopoldien, rétablirent la liberté de commerce en 1910 et supprimèrent le monopole du caoutchouc et de l'ivoire. L'exploitation des ressources minières connut un nouvel essor avec des entreprises comme l'UMHK (Union minière du Haut-Katanga) et la Société générale de Belgique. 
 
Pendant la Première Guerre mondiale, la violation de la neutralité belge (en Europe), puis les incursions des Allemands dans le Kivu et à l'ouest du Tanganyika précipitèrent les Belges dans le conflit. Ils mobilisèrent 18?000 soldats, mais surtout 200?000 porteurs, qui participèrent à la conquête du Cameroun allemand (Kamerun), assistèrent les Britanniques de Rhodésie aux prises avec les forces allemandes du Tanganyika, et envahirent le Rwanda et le Burundi, puis le Tanganyika. 
 
Caractérisée par un paternalisme caricatural, n'excluant pas une répression féroce de tout mouvement revendicatif, l'exploitation coloniale se poursuivit après le conflit. Le droit coutumier fut codifié et l'Administration renforcée. Les populations furent réparties en ethnies, la colonie divisée en provinces, districts et territoires ou secteurs. Une intense urbanisation entraîna la création de centres extracoutumiers dans les villes, confiés à des chefferies artificielles. La colonisation belge fut également marquée par la discrimination raciale. L'enseignement, presque en totalité confié à des instituts religieux, était limité au primaire, selon l'adage en vigueur «Pas d'élite, pas d'ennuis !». Seule une infime catégorie d'«évolués» avait quelques privilèges. 
 
La colonie bénéficia d'une industrialisation peu importante mais qui, lors de l'indépendance (1960), lui donnait une certaine avance sur ses voisins: savonneries,margarineries, industries textiles, fabriques de chaussures, brasseries, briqueteries... Elle disposait également de 30 centrales hydroélectriques, d'un réseau ferroviaire (mis en place à partir de 1898), d'un réseau routier et de trois aérodromes internationaux. 
 
Durant la Seconde Guerre mondiale, la colonie participa aux combats en Éthiopie. Certains soldats furent ensuite envoyés en Extrême-Orient. Au Congo belge, les journées de corvée augmentèrent pour intensifier la production de minerai, de caoutchouc et d'huile de palme. Entre 1945 et 1960, le Congo belge connut ainsi une période de réel développement économique. Plus de 100?000 Européens (Belges, Portugais, Grecs) géraient l'administration et les grands secteurs de l'économie. Après la guerre, les Belges demeurèrent longtemps hostiles à l'évolution de leurs colonies. En 1956, le professeurVan Bilsen publia un Plan de trente ans pour l'émancipation de l'Afrique belge. Le livre fit scandale. Pourtant, dès 1946, quelques syndicats furent autorisés, mais sous la surveillance étroite de l'Administration. 
 
Vers l'indépendance 
 
La liberté d'expression étant inexistante, l'opposition prit longtemps un tour religieux, sous l'égide d'Églises syncrétiques: celle de Simon Kimbangu, à partir de 1921, celle de la Kitawala (Watchtower), à partir de 1923, parmi d'autres. Mais le paternalisme qui régissait les rapports entre Européens et Congolais ne résista pas à l'émancipation des populations indigènes. Dans les années 1950, l'opposition se politisa. En 1956 parut le Manifeste de Conscience africaine, rédigé par un groupe d'«évolués» qui réclamait l'indépendance. L'exemple des colonies françaises qui, tels le Sénégal et, plus près, le Gabon, accédèrent à la souveraineté en 1960, entraîna rapidement le Congo belge dans la bourrasque d'une indépendance qui n'avait pas été préparée. 
 
En 1957, l'Abako (Association des Bakongos), premier parti politique créé au Congo, remporta les élections municipales de Léopoldville. Un fait décisif se produisit le 4 janvier 1959: les habitants de la capitale déclenchèrent une émeute. Soudain conscients de l'inévitable, les Belges précipitèrent la décolonisation. Le 20 janvier 1960, une table ronde se réunit à Bruxelles pour organiser l'indépendance. Après des négociations bâclées, l'indépendance fut fixée au 30 juin 1960. 
Les troubles de l'indépendance Joseph Kasavubu devint président. Quelques jours plus tard, le Congo-Léopoldville (renommé peu après Congo-Kinshasa) s'enfonça dans le désordre, avec la mutinerie de la Force publique; en juillet, sous la conduite de Moïse Tschombé, la riche région minière du Katanga fit sécession. Ainsi commençait une période chaotique, embrasant plus de la moitié du territoire, notamment le Kwilu, le Kivu et la ville de Kisangani. Le 14 septembre 1960, profitant des rivalités personnelles qui opposaient le chef du gouvernement, Patrice Lumumba, et le président de la République, Joseph Kasavubu, le colonel Mobutu «neutralisa» les deux hommes. Patrice Lumumba, l'une des grandes figures du nationalisme africain, devenu Premier ministre en 1960, fut incarcéré, puis, après avoir été atrocement torturé, livré au nouveau Premier ministre, le dirigeant katangais Moïse Tschombé. La crise congolaise prit alors une dimension internationale, le Congo ex-Belge devenant même le premier terrain d'intervention des Casques bleus de l'ONU en Afrique (ceux-ci mirent fin à la sécession katangaise en 1963). En 1963, des disciples de Lumumba lancèrent une guerre révolutionnaire dans le Kwilu; Laurent-Désiré Kabila figurait parmi eux. Les tentatives de sécession et les désordres en tous genres se multiplièrent. Après les forces de l'ONU, les Belges, l'URSS et les États-Unis intervinrent. 
 
Du Zaïre de Mobutu au Congo démocratique de Kabila En octobre 1965, Tschombé fut à son tour écarté et contraint à l'exil; puis Mobutu se débarrassa de Kasavubu : le 24 novembre 1965, il s'empara du pouvoir par un coup d'État et se proclama président de la République du Congo. La Constitution fut supendue, le Parlement dissous. Le 30 juin 1966, la capitale, Léopoldville, changea de nom pour devenir Kinshasa; un an plus tard, Mobutu instituait un parti unique, le MPR (Mouvement populaire de la révolution), support de son régime despotique. Le 27 octobre 1971, la République du Congo changeait à son tour de nom pour devenir la République du Zaïre. Enfin, en 1972, la politique de l'«authenticité» amena l'africanisation de tous les noms d'origine européenne (toponymes et état civil) : donnant l'exemple, Mobutu se gratifia lui-même du nom de Sese Seko Kuku Ngebendu wa za Banga («Intrépide guerrier terreur des léopards»). 
 
Cette «zaïrisation» conduisit, en 1974 à la nationalisation des grandes compagnies minières étrangères qui exploitaient les immenses richesses du pays (cuivre, cobalt, manganèse, zinc, or, argent, diamants, uranium...). Mais cette politique ne profita pas à la masse miséreuse des Zaïrois. Le mobutisme, largement fondé sur le népotisme, la corruption généralisée et le détournement des richesses nationales au profit des proches du pouvoir (là résidait ce qu'on appela «le mal zaïrois»), conduisit peu à peu à une décomposition de l'État. En 1977-1978, une nouvelle tentative de sécession du Shaba (nouveau nom du Katanga) ne put être arrêtée que par une intervention des forces marocaine et française, appelées par Mobutu. 
 
Mais, avec la fin de la guerre froide, le Zaïre cessa d'être un bastion anticommuniste. Après le départ des soldats cubains d'Angola, les Américains quittèrent à leur tour les bases militaires qu'ils utilisaient pour soutenir l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola). Dans le même temps, les minerais du Shaba, pour le contrôle desquels Français et Belges étaient militairement intervenus en 1978 à Kolwezi, perdirent de leur importance stratégique. La crise politique éclata au grand jour en 1990. 
 
Comme tous les pays africains, le Zaïre fut saisi par les revendications de liberté et de démocratie qui se manifestèrent après l'effondrement du bloc communiste. Une Conférence nationale donna aux forces vives du pays l'occasion de s'exprimer, et le multipartisme dut être restauré. Quelques jours plus tard, l'armée tua plus de 500 étudiants qui manifestaient à Lubumbashi. Une nouvelle Conférence nationale, en 1991, amena la création de l'Union sacrée de l'opposition et Mobutu dut nommer Premier ministre le chef de l'opposition, Étienne Tshisekedi; mais l'affrontement entre l'opposition, menée par Tshisekedi, et le chef de l'État, qui s'appuyait sur l'armée et sa garde prétorienne, conduisit à une paralysie politique du pays; Tshisekedi, mis dans l'impossibilité de gouverner, fut limogé en 1993. Face à la décomposition de l'État et à l'effondrement de la monnaie, le peuple zaïrois tentait de survivre en déployant des trésors d'ingéniosité. L'insécurité croissante provoqua le départ de la plupart des Européens qui résidaient encore au Zaïre (septembre 1990). Les troubles, en outre, réveillèrent un tribalisme latent. Le Shaba fut le principal théâtre des violences ethniques: les autochtones lundas chassèrent quelque 400?000 Lubas originaires du Kasaï, région où ils tentèrent de se réinstaller. Le nord du Kivu connut lui aussi son lot de massacres tribaux. Le 14 novembre 1992, une conférence nationale adopta un texte prévoyant que le Zaïre devait se transformer en une République fédérale du Congo. Ce texte devait en principe être soumis à référendum en 1997. Mais les événements allaient se précipiter. 
 
En 1994, le nouveau chef du gouvernement, Léon Kengo wa Dondo, eut à faire face aux contrecoups des troubles du Rwanda : en juillet 1994, un million de Hutus fuyant les massacres qui se déroulaient au Rwanda (désormais gouverné par des Tutsis) avaient trouvé refuge dans l'est du Zaïre, où ils erraient dans des conditions sanitaires abominables. 
 
Chronologie (1997) En octobre 1996, tandis qu'après trois décennies de pouvoir, Mobutu, s'étant entre-temps proclamé maréchal, refusait de se retirer de la scène politique, une rébellion armée massivement soutenue par le Rwanda et l'Ouganda éclata dans le Sud-Kivu. Composées en majorité de Banyamulenges (Tutsis d'origine rwandaise installés dans l'est du Zaïre), soutenus par les pouvoirs en place au Rwanda et en Ouganda, les troupes de l'Alliance des forces démocratiques du Congo-Zaïre (AFDL) dirigées par Laurent-Désiré Kabila, attaquèrent les camps de réfugiés (hutus) rwandais, puis s'emparèrent progressivement de toutes les grandes villes de l'Est du pays. L'AFDL progressa ensuite vers le nord. Dépourvue de solde et mal équipée, l'armée zaïroise ne lui opposa qu'une faible résistance et se livra à des pillages. Entré le 17 mai 1997 à Kinshasa, Kabila se proclama le chef de l'État, qu'il rebaptisa République démocratique du Congo, et se fit attribuer les «pouvoirs suprêmes» en matière de défense, de législatif et d'exécutif. En février 1998, il fit arrêter le chef de l'opposition, Étienne Tshisekedi, puis l'assigna à résidence dans son village natal de Kabeya-Kamwanga (Kasaï oriental). Tout en s'engageant auprès de l'ONU (le 26 mars) à organiser des élections pluralistes en 1999, il constitua un nouveau gouvernement dans lequel il cumulait les fonctions de Premier ministre, de ministre des Armées et de ministre de l'Intérieur. 
 
Ayant pris conscience du danger représenté aux frontières du Congo par des gouvernements «tutsis» en Ouganda et au Rwanda, et par les armées banyamulenges présentes au Kasaï, Kabila, entouré d'un personnel politique principalement issu de son ethnie (Luba, ou Baluba, au Katanga et au Kasaï), à qui il avait réservé les emplois les plus lucratifs, se retourna alors contre les Tutsis qui l'avaient aidé à renverser Mobutu. En août 1998, devant la rébellion du Kasaï, soutenue par le Rwanda et l'Ouganda, Kabila ne dut la sauvegarde de son pouvoir qu'à l'intervention de troupes envoyées par les gouvernements de l'Angola et du Zimbabwe. Le 18 avril 1999, alors que le pays s'engageait dans une guerre civile qui semblait sans issue, le président Kabila signa avec le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, un accord de cessez-le-feu, prévoyant le déploiement d'une force de paix africaine en RDC et le retrait des troupes étrangères qui s'y trouvaient depuis 1998. Cet accord fut entériné, le lendemain, par la signature d'un pacte de paix avec le Tchad, l'Ouganda et l'Érythrée. Le 31 août, les dirigeants du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), principal mouvement de la rébellion contre le régime de Laurent-Désiré Kabila, signèrent à Lusaka, en Zambie, l'accord de paix conclu le 10 juillet, par les six États impliqués militairement dans le conflit en République démocratique du Congo. Toutefois, le premier semestre 2000 fut marqué par une reprise des combats, qui provoqua un nouvel exode des populations et augmenta le nombre de victimes de la guerre civile sur tous les fronts congolais. 
 
Au début de l'année 2001, le sort du pays était plus que jamais marqué du sceau de l'incertitude après l'attentat, le 16 janvier, qui devait coûter la vie à Kabila. Le fils de celui-ci, Joseph Kabila, fut nommé président de la République par intérim. 

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