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ECONOMIE RWANDAISE

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L'économie du pays est en ruine pour cause de guerre civile, d'exode de plus d'un million de réfugiés, de destruction des circuits de production, de trafic illicite avec la République démocratique du Congo voisine, de disparition des structures administratives, d'épidémies et de pénurie des produits alimentaires. La reconstruction du pays a pour préalable la réconciliation entre Tutsis et Hutus. 
 
Les paysages ruraux, intensément humanisés (l'exploitation a une superficie moyenne de 0,80 ha près du lac Kivu), et les activités sont les mêmes qu'au Burundi. L'habitat dispersé sur les collines est de règle, sauf dans la zone volcanique, où manque l'eau de surface. Autour des maisons s'étendent les bananeraies, plus loin on cultivait le haricot de septembre à novembre, le sorgho de décembre à juillet; dans les bas-fonds s'étendaient les billons de patate douce, imposés par l'autorité coloniale belge. Le maïs tend à remplacer le sorgho et, au-dessus de 2.000 m, petit pois et pomme de terre relaient haricot et patate. Les rendements sont médiocres, faute d'une fertilisation suffisante: les bovins sont trop peu nombreux, l'engrais est trop cher. 
 
Imposé à l'époque coloniale, le café arabica est la principale culture d'exportation paysanne. Il est cultivé sur des lopins de 0,08 ha en moyenne, les deux grandes régions de production étant le plateau central, entre Kigali et Butare (44 % de la production) et la bordure du lac Kivu (34 %). 42.000 t ont été exportées en 1989, mais la chute des prix et la baisse de la qualité ont fait tomber les recettes. Le Rwanda exporte un peu de thé et de pyrèthre produits dans les zones d'altitude, et du quinquina (bords du lac Kivu). S'étant construit une réputation de rustique démocratie « à la base », le Rwanda, jusqu'aux troubles récents, avait attiré les ONG, notamment chrétiennes; un encadrement très serré (parti, Église catholique, projets de développement décentralisés) caractérisait des campagnes dont on imaginait mal qu'elles pourraient sombrer dans le chaos. 
 
Hors de l'agriculture, rares étaient les ressources. Le Rwanda est un petit producteur d'étain. L'industrie, assez dispersée, est essentiellement d'import-substitution ou de conditionnement: brasserie et usine textile, constructions métalliques, sucrerie, fonderie d'étain à Kigali, Gisenyi, brasserie à Gitega, minoterie et usine de pyrèthre, cimenterie à Cyangugu. À quoi s'ajoutaient, dans des proportions inconnues, les produits de contrebande (pierres précieuses, or, ivoire), pour lesquels le Rwanda comme le Burundi sont des plaques tournantes.