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ECONOMIE TOGOLAISE

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Le Togo a connu une période difficile de 1990 à 1993. Après un recul important du PNB (400 dollars par habitant en 1991, 250 dollars en 1994), un taux d'inflation de 50 % et un dangereux développement du secteur informel, l'année 1994 a marqué un renouveau: le climat politique et social s'est amélioré, l'aide du FMI et de la France a repris, l'équilibre budgétaire a été réalisé en 1994-1995.
 
Le ralentissement de la croissance économique s'est accompagné d'une multiplication des activités dites « informelles ». Le commerce parallèle n'est pas une nouveauté (les nana-benz, femmes grossistes en tissus, sont célèbres en Afrique de l'Ouest), mais les besoins du Ghana et du Nigeria voisins, et les trafics liés à la manipulation des taux de change ont accéléré le commerce illicite transfrontalier des produits vivriers, industriels et même de la monnaie. Lomé est ainsi devenue une plaque tournante des échanges clandestins avec le Nigeria, via le Bénin.
 
Agriculture
L'agriculture tient toujours une place prépondérante: 59 % des Togolais en vivent; les productions agricoles fournissent plus de 35 % du PNB, et la balance agricole est aujourd'hui excédentaire. Mais le « boum » des phosphates en 1974-1975, la hausse des cours mondiaux du café et du cacao en 1977 et la demande vivrière croissante du Nigeria ont modifié la donne économique antérieure. La rente phosphatière a facilité les investissements dans les infrastructures, l'industrie, le tourisme, et les années 1970 demeureront celles de l'engagement de l'État dans les grands projets. La campagne en faveur de la révolution verte et de l'autosuffisance alimentaire visait à accroître la production des cultures vivrières de base, le mil au nord, l'igname au centre et le maïs au sud, auxquelles s'ajoute le manioc cultivable partout. Mais les investissements agricoles furent insuffisants et l'augmentation de certaines productions (maïs et manioc en particulier) résulta en fait d'une stimulation par la demande nigériane. En 1994, le Togo produisait 279.000 tonnes de maïs, 400.000 tonnes d'igname et 401.000 tonnes de manioc, mais les résultats sont insuffisants (la production par tête a diminué de 0,6 % par an entre 1979 et 1993) et des difficultés d'approvisionnement, voire des disettes, affectent parfois le nord du pays. Les mêmes incertitudes pèsent sur les cultures d'exportation, sauf le coton dont la production, multipliée par dix depuis 1975, atteignait 40.000 tonnes en 1994. L'arboriculture marchande du sud est en difficulté malgré les efforts d'intensification. Avec 28.000 tonnes de café et 7.000 tonnes de cacao, le Togo produisait moins qu'en 1985, et les palmeraies comme les cocoteraies de la frange côtière ne sont pas en mesure de relayer la production caféière et cacaoyère.
 
Les autres activités
La rente phosphatière a stimulé l'économie togolaise entre 1970 et 1975. La hausse brutale du cours mondial incita le gouvernement à nationaliser la COTOMIB (Compagnie togolaise des mines du Bénin), qui exploitait le gisement de Hahotoé depuis 1957, dont la production est exportée vers le Canada et le Royaume-Uni par le terminal de Kpémé. Toutefois, le retournement du marché mondial et les problèmes techniques (présence de cadmium dans le phosphate) placent l'extraction minière en position délicate et la production a presque diminué de moitié entre 1989 et 1993 : 3 millions de  tonnes en 1988, 2,5 millions de  tonnes en 1992; les années 1994 et 1995, toutefois, ont été marquées par une reprise notable. Les revenus ont été en partie utilisés pour promouvoir un appareil industriel public important, localisé à proximité du nouveau port de Lomé, doté d'une zone franche destinée à attirer les investisseurs étrangers. La plupart des établissements, dont la raffinerie de pétrole et l'aciérie, sont aujourd'hui fermés ou attendent une éventuelle privatisation. Celle-ci fait partie du plan d'ajustement entrepris en 1979 sous l'égide du FMI, le désengagement de l'État s'accentuant depuis 1992. Les revenus phosphatiers et les emprunts internationaux ont permis d'améliorer le réseau routier (axe bitumé nord-sud), d'édifier les grands hôtels de Lomé, de construire le barrage de Nangbéto (1987), de doter le nord, région du président, le général Étienne Gnassingbé Eyadéma, d'infrastructures urbaines modernes (Lama-Kara, Pya) et de lutter contre l'érosion du littoral entre le port de Lomé et Aného. Les ressources hydroélectriques du Togo, en partie exploitées seulement, sont promises à un bon avenir.