La grande vague migratoire des Bantous a atteint le Gabon à une date encore mal déterminée: peut-être vers le XIe ou le XIIe siècle. Les migrations se sont poursuivies jusqu'au XIXe siècle, avec l'arrivée massive des Fangs. Autrefois, le Gabon était une zone active sur le plan économique, notamment grâce au commerce qui empruntait les voies d'eau vers l'intérieur des terres. Le royaume du Loango aurait été fondé au XIVe siècle, dans le sud du Gabon actuel. Le ma Loango (souverain) descendait d'une longue dynastie de chefs forgerons et son peuple le vénérait comme un magicien. La famille du roi participait activement aux affaires politiques. Au XVe siècle, le Loango tomba sous la tutelle de son puissant voisin, le Kongo. Il ne s'en libéra qu'au XVIIe siècle, lorsque les Portugais s'emparèrent du Kongo.
L'arrivée des Européens
Les premiers navigateurs portugais atteignirent l'embouchure du Gabon en 1472. Le Portugais Diogo Cam, le premier, explora la côte gabonaise en 1484. Le nom de Gabon viendrait du portugais gabão (qui a donné en français le mot caban), vêtement porté par les marins et dont la forme ressemblerait à l'estuaire du fleuve. Au XVIIe siècle, les Portugais durent abandonner le terrain aux Hollandais. Les Britanniques et les Français se joignirent ensuite aux échanges que la traite des esclaves rendait très fructueux. Au XIXe siècle, celle-ci atteignit son apogée dans la région. Des produits de la forêt intéressaient les Européens: en premier lieu le caoutchouc puis le bois.
En 1839, Bouët-Willaumez signa une convention avec un chef mpongwé, Rapontchombo, dit «le roi Denis», consacrant la présence française sur la rive gauche de l'estuaire du Gabon. D'autres accords avec les chefs Louis Dowe, Glass, Quaben et Georges, permirent à la France de s'implanter plus largement. À partir de 1848, les Français luttèrent contre la traite clandestine. En 1849, ils fondèrent Libreville, «village de liberté» pour les esclaves libérés des bateaux clandestins. En 1862, la France signa le traité du cap Lopez avec les représentants de la population locale. Les missionnaires, à l'instar de Mgr Bessieux, commencèrent l'évangélisation des populations.
Bien implantés sur la côte, les Français se lancèrent à la découverte des régions intérieures. Les voies les plus accessibles étaient fluviales. Ce fut donc l'affaire des explorateurs et surtout des officiers de marine: Serval, Aymes, P. du Chaillu, Pierre Savorgnan de Brazza puis son frère Jacques... En 1891, le Gabon fut détaché des Établissements français du golfe de Guinée. Les décrets de 1903, 1906 et surtout 1910 constituèrent le Gabon et l'A-EF (Afrique-Équatoriale française). Libreville perdit son rôle de chef-lieu de l'Afrique centrale française au profit de Brazzaville. Les frontières du Gabon se profilèrent au XXe siècle: avec la Guinée espagnole en 1900, avec le Cameroun allemand (Kamerun) en 1908 et 1911. La frontière avec le Congo, tracée en 1886, fut remaniée pour permettre la construction du chemin de fer Congo-Océan. Le Haut-Ogooué ne revint au Gabon qu'en 1946.
La colonisation
Comme pour les autres colonies de l'A-EF, le premier âge colonial fut celui des grandes compagnies concessionnaires, qui exploitèrent l'ivoire, le caoutchouc et surtout, dans le cas du Gabon, le bois d'okoumé, essence servant à la fabrication du contreplaqué. Après la Première Guerre mondiale, les perspectives de la forêt semblaient infinies et de nombreux colons se lancèrent dans l'aventure du bois. Beaucoup firent faillite pendant la crise économique des années 1930. L'instauration de l'impôt par tête et du travail forcé contraignit les populations à intégrer l'économie coloniale, dans des conditions pénibles: les salaires versés par les grandes compagnies étaient souvent dérisoires et les mauvais traitements fréquents. À partir de 1913, le Dr Albert Schweitzer fit construire un dispensaire à Lambaréné et tenta de mettre en œuvre une colonisation plus humaine.
La Seconde Guerre mondiale marque un tournant dans l'histoire du Gabon. En 1940, quelques jours après la prise de Libreville par les Alliés, l'administration coloniale se rallia au général de Gaulle. Comme en 1914, de nombreux Gabonais furent enrôlés dans l'armée française. En contrepartie de leur contribution, ils espéraient que le régime colonial serait assoupli. Après la guerre, deux personnalités politiques s'affirmèrent: Jean-Hilaire Aubame, député au Parlement français, et Léon M?Ba, maire de Libreville et fondateur du Bloc démocratique gabonais (BDG). Le statut du Gabon évolua, avec la création de l'Union française en 1946 et la loi-cadre de 1956. Le référendum de 1958 sur la Communauté française reçut 92 % de «oui» et, le 17 août 1960, le Gabon accéda à l'indépendance et devint une république autonome.
Le Gabon contemporain En 1961, Léon M?Ba fut élu président. En 1964, Jean-Hilaire Aubame prit le pouvoir par un coup d'État, mais une intervention militaire française réinstalla Léon M?Ba à la tête de l'État. À la mort du président en 1967, le vice-président Albert-Bernard Bongo (devenu Omar Bongo, à partir de 1973) lui succéda. En 1968, Bongo créa le Parti démocratique gabonais (PDG), parti unique, et se consacra au développement économique du pays, fondé sur l'exploitation des réserves pétrolières. En 1981, un parti d'opposition non autorisé se créa: le Morena (Mouvement de redressement national). En 1990, devant le mécontentement populaire né des difficultés économiques et de la mainmise d'un parti unique sur le pouvoir, le président Bongo a dû accepter l'ouverture politique; la tenue d'une Conférence nationale aboutit à la restauration du multipartisme. Toutefois, l'opposition, morcelée, n'est pas parvenue à s'imposer. En décembre 1993, des élections présidentielle et législatives – contestées – ont vu une nouvelle victoire du parti gouvernemental et la réélection d'Omar Bongo à la présidence, devant le principal concurrent de l'opposition, le père Paul Mba Abbessolé. En 1994, la dévaluation du franc CFA a plongé une partie de l'économie dans une crise que le pays, qui a quitté l'OPEP, s'emploie avec succès à surmonter. En janvier 1999, le président Bongo est reconduit à la tête de l'État et nomme Jean-François Ntoutoume-Enane Premier ministre.
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