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L'HISTOIRE du TOGO

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Depuis le Ier millénaire, le Togo a été parcouru par des vagues de migrations successives, qui ont donné au pays sa configuration ethnique actuelle. On dispose de peu de sources concernant l'histoire ancienne du Togo. On sait cependant que des royaumes, comme l'Atakpamé et le Notsé, existaient avant l'arrivée des Européens. Mais l'histoire politique du Togo fut essentiellement marquée, à partir du XVIIe siècle, par l'essor et l'hégémonie du royaume du Dahomey (également appelé royaume d'Abomey, du nom de sa capitale) à l'est, et du royaume ashanti à l'ouest.
 
Au XVe siècle, les Portugais atteignirent la côte togolaise; mais ce littoral, dépourvu d'abris naturels et dont l'accès est rendu difficile par la barre, se prêtant mal à l'établissement de comptoirs, ils n'y implantèrent aucun établissement durable. A partir du XVIe siècle, ils pratiquèrent cependant un commerce actif et la traite négrière se développa à partir du XVIIe siècle, autour du comptoir de Petit-Popo (actuel Anécho). Au XVIIIe siècle, les Danois venus de Christianenborg (l'actuelle Accra), s'implantèrent à leur tour; ils furent suivis, à partir des années 1780-1800, par de nombreux «Brésiliens», anciens esclaves libérés et rapatriés du Brésil ou descendants de Portugais installés au Togo, qui participèrent aux échanges côtiers. Certains, tel Francisco Felix da Souza, établi à Petit-Poto puis futur chacha du Dahomey, firent fortune dans le commerce du tabac, du rhum, des tissus et la traite des esclaves. Au XIXe siècle, l'essor des produits «licites», en particulier l'huile de palme, entraîna la nécessaire reconversion des traitants européens et «brésiliens».
 
La colonisation allemande
 
Longtemps indifférent à la question coloniale, le chancelier allemand Bismarck s'y intéressa vivement à partir de 1883. Il imposa alors son protectorat sur quatre régions, dont le Togo, où l'explorateur Gustav Nachtigal signa en juillet 1884 un traité avec le chef traditionnel M lapa III, près de Baguida, et donna son nom actuel au pays. L'Allemagne entra alors dans une compétition serrée avec la France. En décembre 1885, pendant la Conférence de Berlin, elle laissa Petit-Popo à la France en échange de la reconnaissance de ses droits sur les Rivières du Sud (Guinée). Les deux puissances entamèrent alors une course vers l'arrière-pays et, en 1887 puis en 1909, délimitèrent les frontières entre leurs colonies du Dahomey et du Togo. L'installation allemande se heurta à une résistance intense de la part des Africains. Des accords furent signés avec certains royaumes. En revanche, la révolte des Kabiyès (1890) puis celle des Konkombas (1897-1898) furent matées brutalement.
 
L'Allemagne encouragea ses ressortissants à s'installer dans la colonie, leur offrant des concessions à des conditions très avantageuses. Elle fit également construire les infrastructures nécessaires à l'exploitation du Togo: des lignes de chemin de fer et surtout la puissante station radio de Kamina qui reliait directement le pays à Berlin. Enfin, elle recourut massivement au travail forcé. Les résultats firent du Togo la Musterkolonie (la colonie modèle) de l'Empire allemand.
 
En 1914, au moment où la Première Guerre mondiale éclata, le gouverneur von Doering avait conscience de la faiblesse militaire du Togo, encerclé par les possessions britanniques et françaises. Il tenta d'obtenir de ses homologues en Gold Coast et au Dahomey la neutralité du Togo. Devant leur refus, il dut se résoudre à combattre. En trois semaines, le Togo fut envahi. Après une résistance acharnée autour de Kamina, les Allemands se rendirent, le 25 août 1914, non sans avoir détruit la station de radio. Les Français et les Britanniques se partagèrent l'occupation du territoire, décision qui fut confirmée après la guerre: le 10 juillet 1919, le Togo devint en effet un mandat «B» de la Société des Nations, partagé entre la France (partie nord et est) et le Royaume-Uni (partie ouest).
 
La colonisation française
 
Craignant que les populations du Togo ne manifestent après coup leurs sentiments loyalistes à l'égard des Allemands, les Français s'attachèrent à effacer toute trace de la colonisation allemande. Ils interdirent l'usage de la langue allemande, notamment aux missionnaires alsaciens et lorrains, laminèrent peu à peu l'intelligentsia germanophone et appliquèrent un régime colonial plus souple.
 
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Nations unies reprirent à leur compte le mandat de la SDN sur le Togo et désignèrent un conseil de tutelle chargé de contrôler l'administration française. Les partis politiques togolais travaillèrent activement à l'évolution du statut du pays mais se divisèrent en deux camps, opposés dans leurs objectifs: le Comité de l'unité togolaise (CUT), dirigé par Sylvanus Olympio, était partisan d'un Etat réunifié et autonome alors que le Parti togolais du progrès (PTP), qui devint le Mouvement populaire togolais (MPT), dirigé par Nicolas Grunitzky, demandait l'abolition de la tutelle et réclamait une association plus étroite avec la France.
 
L'action des nationalistes et la pression de l'ONU contraignirent la France à accélérer le processus d'évolution. Le 16 avril 1955, elle élargit les pouvoirs de l'Assemblée territoriale et accorda au Togo le droit de constituer un conseil de gouvernement. Nicolas Grunitzky devint Premier ministre en 1956. Parallèlement, en mai 1956, un référendum fut organisé dans le Togo britannique, qui approuva – hormis dans les zones éwé – son rattachement à la Gold Coast, promise à une indépendance rapide (celle-ci fut effective le 6 mars 1957, avec l'intégration au Ghana. Voir : Ghana).
 
Les partisans de Nicolas Grunitzky gagnèrent du terrain lorsque, le 1er septembre 1956, après une consultation référendaire, la France proclama la République autonome du Togo, associée à la France: le Togo obtenait ainsi le droit d'envoyer des députés à l'Assemblée nationale à Paris.
 
Le Togo sous mandat français devint une République autonome en 1957. Le 27 avril 1958, les élections législatives, contrôlées par l'ONU, aboutirent à un revirement de la situation: le CUT remporta le scrutin et Sylvanus Olympio devint président. Le 27 avril 1960, le Togo accéda à l'indépendance.
Le Togo contemporain Au début des années 1960, Sylvanus Olympio mit en place un régime présidentiel autoritaire qui suscita le mécontentement populaire. En janvier 1963, il fut renversé et tué lors d'un coup d'État militaire dirigé par Etienne Gnassingbé Eyadéma, qui ramena Nicolas Grunitzky au pouvoir. Celui-ci ne parvint pas à assurer au pays un régime stable et démocratique. En janvier 1967, l'armée prit le pouvoir: Gnassingbé Eyadéma devint chef de l'État et constitua un gouvernement. Dans les années qui suivirent, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), fut érigé en parti unique. Le président Eyadéma fit échouer deux coups d'État, en 1970 et en 1977; plébiscité en 1971, il a fait officialiser le régime de parti unique (Constitution de 1979). Dans les années 1980, le régime amorça une ouverture avec la tenue d'élections à candidatures multiples. Au début des années 1990, le Togo entra de nouveau dans une phase de tensions politiques extrêmes : les pressions intérieure et extérieure en faveur de la démocratie amenèrent le président Eyadéma à légaliser le multipartisme et à accepter la tenue d'une conférence nationale, le «Forum du dialogue». Celle-ci retira au chef de l'Etat ses principales prérogatives, mit en place des organes de transition, fit adopter par référendum une nouvelle Constitution et prépara des élections pluralistes. Mais cette ouverture démocratique étant freinée et combattue par l'armée, la grève générale, les émeutes de Lomé et la fuite de 230.000 Togolais au Bénin et au Ghana en janvier 1993, débouchèrent sur une situation explosive; des sanctions économiques furent imposées par la communauté internationale (en particulier, par l'Allemagne, la France, l'Union européenne et les Etats-Unis). L'élection du général Eyadéma à la présidence en août 1993 (l'élection présidentielle avait été boycottée par l'opposition) fut néanmoins reconnue par la France. En 1994, le régime perdit les élections législatives et le président dut appeler à la tête du gouvernement un des dirigeants de l'opposition, Edem Kodjo.
 
Après la démission d'Edem Kodjo en 1996, suivies de nouvelles élections législatives, gagnées cette fois par la majorité présidentielle, le président Eyadéma nomma Kwassi Klutse à la tête du gouvernement. En juin 1998, vainqueur des élections présidentielles contre le candidat de l'opposition, Gilchrist Olympio, fils du premier président togolais, le général Eyadéma a été réélu à la tête de l'État pour un mandat de cinq ans.

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